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Mer Noire : la Russie accuse les Occidentaux de vouloir une nouvelle «zone de confrontation»

La porte-parole de la diplomatie russe a commenté les tensions en mer Noire, estimant que les Etats-Unis et leurs alliés voulaient «transformer un espace de coopération en zone de confrontation». Pour elle, Moscou a eu une réaction «adéquate».

Après Vladimir Poutine, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a exprimé son opinion sur les récents événements en mer Noire qui ont vu l'entrée dans les eaux territoriales russes d'un navire britannique, repoussé le 23 juin par des coups de semonce, selon Moscou, puis le lendemain, l'escorte d'un navire néérlandais par les forces russes, dans la même région, près du détroit de Kertch. «Un déploiement militaire de cette ampleur près du territoire russe suscite une réaction adéquate de notre part», a déclaré à la presse Maria Zakharova, le 1er juillet. La diplomate accuse Washington et ses alliés de «transformer progressivement de l’espace de coopération qui se construisait là-bas en une zone de confrontation». «C’est fait délibérément, dans l’intention de rendre instable une autre région du monde sous la direction des Etats-Unis, pour qu’elle commence à présenter une menace», a ajouté la porte-parole, pour qui ces manœuvres ont «une connotation antirusse évidente».

Le ministère russe de la Défense a diffusé le 1er juillet des images montrant des navires de la flotte russe de la mer Noire effectuant des tirs d'artillerie dans le cadre d'un exercice militaire concomitant aux exercices Sea Breeze 2021 de l'Otan. Le ministère a déclaré que deux de ses grands navires de débarquement, Orsk et Saratov, avaient participé à ces exercices, notamment en tirant au canon sur des cibles aériennes et maritimes. Selon le ministère, toutes les cibles ont été atteintes.

La France, solidaire de ses «alliés», fustigée par l'Allemagne et des pays d'Europe de l'est

Londres, qui a nié que son navire avait fait l'objet de tirs russes le 23 juin, affirme pour sa part qu'il effectuait un «passage inoffensif dans les eaux territoriales ukrainiennes» et agissait donc de manière «tout à fait correcte». 

Cet accrochage russo-britannique constitue une première et est intervenu à quelques jours des manœuvres militaires Sea Breeze 2021, qui impliquent les Etats-Unis, d'autres pays de l'Otan et l'Ukraine en mer Noire, ce que Moscou voit d'un très mauvais œil, pointant un risque d'escalade.

Les Pays-Bas ont accusé pour leur part des avions de combat russes d'avoir eu un comportement «dangereux» à l'égard d'un de leurs navires de guerre, la frégate HNLMS Evertsen, qui faisait partie du groupe aéronaval du destroyer britannique HMS Defender, le 23 juin en mer Noire. 

Le 1er juillet, la France s'est déclarée solidaire du Royaume-Uni et des Pays-Bas, impliqués dans des incidents navals avec la Russie en mer Noire, et a souligné «son attachement au strict respect du droit international». Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a rappelé «sa grande vigilance à l'égard des tensions régionales intervenues récemment, notamment ces derniers jours en mer Noire, et sa solidarité avec nos partenaires».

Mais de ce fait, la France s'est attiré de vives critiques de certains partenaires européens, notamment à l'Est, en plaidant, tout comme l'Allemagne, pour une reprise du dialogue entre l'Union européenne et la Russie, à l'arrêt depuis 2014.