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Des parlementaires européens et australiens se mobilisent pour Julian Assange

Alors que les soutiens de Julian Assange multiplient les mobilisations à l'occasion de son 50e anniversaire, des députés britanniques, italiens, allemands et australiens, ont demandé, avec force, la libération du journaliste emprisonné à Londres.

Les mobilisations battent leur plein à travers le monde pour demander la libération du journaliste Julian Assange qui passera ce 3 juillet son 50e anniversaire derrière les barreaux. Des parlementaires britanniques, italiens et australiens ont tenu à exprimer avec force leur engagement en faveur du fondateur de Wikileaks.

Les électeurs attendent de nous que nous tenions pour responsables ceux qui commettent des actes répréhensibles, et non que nous punissions ceux qui les exposent

Le 29 juin, à Londres où ils se sont rendus devant la prison de haute sécurité de Belmarsh, lieu de détention d'Assange, l'ancien leader du parti travailliste Jeremy Corbyn et deux députés de ce parti, ont remis une lettre signée par 20 parlementaires britanniques adressée au directeur du pénitencier protestant contre le refus persistant de les autoriser à organiser une réunion, même en  visioconférence, avec Julian Assange. En compagnie de Stella Moris, la fiancée d'Assange et de leur fils Max, âgé de deux ans, ils ont posé devant les caméras et prononcé des discours réclamant la libération du journaliste. Jeremy Corbyn s'est ensuite amusé avec le jeune Max en le promenant sur un skateboard. Max et son grand frère Gabriel (quatre ans) ont tous deux été conçus dans l'ambassade d'Equateur où leur père était réfugié entre 2012 et 2019.

Président Biden, nous vous implorons

En Australie, 11 députés de toutes tendances politiques se sont mis en scène dans une vidéo commune, pour demander la libération de leur compatriote emprisonné. «Les électeurs attendent de nous que nous tenions pour responsables ceux qui commettent des actes répréhensibles, et non que nous punissions ceux qui les exposent», ont déclaré ces parlementaires qui demandent unanimement l'abandon des poursuites contre Julian Assange.

Assange encourt une peine de 175 ans de prison aux Etats-Unis

«Président Biden, nous vous implorons. S'il vous plaît, abandonnez l'appel contre la décision britannique refusant d'extrader Julian Assange», lancent ces 11 femmes et hommes politiques australiens en chœur, réunis face caméra.

L'administration Biden a en effet décidé, à la suite de celle de Trump, de faire appel de la décision de la juge britannique Vanessa Baraitser du 4 janvier refusant l'extradition de Julian Assange. La justice britannique doit maintenant statuer sur cet appel et aucun délai n'a été fixé à ce jour pour cette décision. 

En Italie, plusieurs députés ont brandi le 30 juin le portrait de Julian Assange en protestation contre le blocage d'une motion sur son cas. Le Parlement italien a en effet reporté pour la troisième fois une motion en faveur du fondateur de WikiLeaks, qui a révélé au monde les crimes de guerre américains en Irak et Afghanistan. Il est actuellement dans une prison de sécurité maximale en Grande-Bretagne et risque d'être extradé vers les Etats-Unis où il encourt une peine de 175 ans de prison.

Le député Pino Cabras du parti eurosceptique Alternativa c'è a dénoncé le refus du Parlement italien de parler d'Assange fustigeant le fait que les détracteurs de cette motion préfèrent «oublier» le journaliste emprisonné.

Enfin, le 1er juillet, cinq parlementaires allemands de cinq partis politiques différents ont adressé une lettre ouverte au président Biden. Il s'agit de Sevim Dagdelen de Die Linke (La gauche), Bijan Djir-Sarai du FDP (Parti libre-démocrate), Frank Heinrich de la CDU (Union chrétienne-démocrate), Frank Schwabe du SPD (Parti social-démocrate) et Margit Stumpp de la Bundnis 90/Die Grunen (Alliance 90/Les Verts).

Ces députés du Bundestag appellent la chancelière Angela Merkel à «se lever pour la fin de la persécution de Julian Assange et à insister sur le respect de la liberté de la presse et de la liberté d'expression» lors de sa prochaine visite à Biden à Washington.

* Une précédente version publiée de cet article omettait l'initiative allemande. L'ajout a été fait le 4 juillet.