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La défense russe dévoile une vidéo des tirs de semonce effectués par son navire en mer Noire

La Russie a publié une vidéo montrant un navire de ses garde-côtes avertissant le navire de guerre britannique qu'il violait la frontière, et tirant des coups de semonce. Londres avait pourtant nié que son navire ait essuyé des tirs de sommation.

«Ne franchissez pas la frontière», «tirs de sommation», «accusez réception». La Russie a publié une vidéo montrant un navire des garde-côtes russes avertissant le destroyer de la Royal Navy britannique, le HMS Defender, qu'il violait la frontière avant de tirer des coups de sommation dans sa direction, le 23 juin en mer Noire. La courte vidéo, publiée le 24 juin par le Bureau fédéral de la sécurité (FSB) de Russie, montre la confrontation entre le patrouilleur russe et le destroyer de la Royal Navy, qui a passé la veille le cap Fiolent, près de la ville de Sébastopol en Crimée, selon Moscou. «Si vous ne changez pas de cap sur tribord, je tirerai», avertit l'officier du navire des garde-côtes par radio.

«Vous devez immédiatement quitter la mer territoriale de la Fédération de Russie», avertit une seconde fois le patrouilleur russe. Puis on entend le capitaine donner les ordres, en russe, pour deux coups de semonce : «Tirs de sommation, tirs de sommation, prendre toutes les précautions pour ne pas toucher le navire», peut-on entendre dans la vidéo.

Moscou a également affirmé qu'au moins un avion intercepteur, un chasseur Sukhoï Su-24M, avait largué des bombes sur le parcours du Defender en guise d'avertissement, en prenant également soin de ne pas toucher le navire britannique.

Cette vidéo vient contredire la version de Londres avait qui avait déclaré le 23 juin qu'«aucun coup de semonce n'avait été tiré sur le HMS Defender» et que son navire «effectuait simplement un passage innocent dans les eaux territoriales ukrainiennes conformément au droit international».

Une «provocation délibérément préparée» de la part de l'armée britannique, dénonce Moscou

Le Royaume-Uni considère que la Crimée – rattachée à la Russie à la suite d'un référendum en 2014 – fait toujours partie de l'Ukraine. Le Defender, qui se serait aventuré jusqu'à trois kilomètres à l'intérieur des eaux russes le 23 juin à 11h52 selon Moscou, aurait finalement quitté la zone une demi-heure plus tard.

Moscou a fait savoir le jour-même que l'attaché militaire auprès de l’ambassade du Royaume-Uni dans la capitale russe avait été convoqué au ministère de la Défense, et que l'ambassadeur britannique en Russie allait être convoqué. De son côté, un correspondant de la chaîne publique britannique BBC a rapporté que le navire du Royaume-Uni, à bord duquel il se trouvait, avait été «harcelé» par la flotte russe. Moscou, enfin, réclame que Londres enquête sur «les actions dangereuses» de son navire en mer Noire.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé le 24 juin une «provocation délibérément préparée» de la part de l'armée britannique, assurant que «si ces actes vont trop loin, aucune option ne peut être exclue pour assurer la protection légitime des frontières de la Fédération de Russie». Le Premier ministre britannique Boris Johnson a de son côté estimé que son pays ne reconnaissait pas «l'annexion illégale de la Crimée à la Russie». «Il s'agissait d'eaux ukrainiennes et il était tout à fait juste de les utiliser pour aller d'un point A à un point B», a-t-il ajouté à l'antenne de la BBC.