Un navire militaire russe, puis un chasseur Sukhoï Su-24M, auraient tiré des coups de semonce en direction du destroyer de la Royal Navy britannique HMS Defender après son intrusion dans les eaux russes de la mer Noire, d'après un communiqué du ministère russe de la Défense publié ce 23 juin. L'incident est survenu au niveau du cap Fiolent au sud de la ville de Sébastopol, dans la péninsule de Crimée, rattachée à la Russie en 2014 à la suite d'un référendum. De son côté, Londres assure que son navire n'a été visé par aucun tir.
Le Defender, qui s'était aventuré jusqu'à 3 kilomètres à l'intérieur des eaux russes selon Moscou, a quitté la zone peu de temps après.
Le ministère de la Défense a précisé auprès de l'agence de presse RIA que le navire britannique avait franchi la frontière russe à 11h52. Selon la même source, il a été averti de l'utilisation d'armes en cas de violation de la frontière, mais l'équipage du destroyer n'aurait pas réagi. A 12h06 et 12h08, un navire russe de patrouille frontalière aurait alors procédé à des tirs d'avertissement en direction du vaisseau britannique. Neuf minutes plus tard, un avion de chasse russe Su-24m aurait effectué un bombardement d'avertissement, larguant quatre OFAB-250, des bombes à fragmentation de 250 kg, dans la trajectoire du destroyer. A 12h23, le navire britannique a quitté les frontières de la mer territoriale de la Fédération de Russie.
L'ambassadeur britannique convoqué par Moscou
Moscou a fait savoir que l'attaché militaire auprès de l’ambassade du Royaume-Uni dans la capitale russe avait été convoqué au ministère de la Défense, et que l'ambassadeur britannique en Russie allait être convoqué.
Et pour cause, la version avancée par Londres diffère de celle de Moscou. Cité par Reuters, le ministère britannique de la Défense a ainsi assuré que son navire n'avait été ciblé par aucun tir et évoque un «simple passage dans les eaux territoriales ukrainiennes», selon les termes de l'agence de presse. De son côté, un correspondant de la chaîne publique britannique BBC a rapporté que le navire du Royaume-Uni, au bord duquel il se trouvait, avait été «harcelé» par la flotte russe.
Moscou, enfin, réclame que Londres enquête sur «les actions dangereuses» de son navire en mer Noire.