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«Aucune option n'est exclue» : Moscou prévient Londres en cas de nouvelle provocation en eaux russes

Moscou a mis Londres en garde après sa «provocation préparée», lorqu'un destroyer britannique est entré dans les eaux russes au large de la Crimée. Jugeant qu'il s'agit d'eaux ukrainiennes, Boris Johnson n'y voit de son côté aucun problème.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé ce 24 juin une «provocation délibérément préparée» de la part de l'armée britannique, réaffirmant qu'un destroyer de la Royal Navy s'était introduit illégalement, le 23 juin, dans les eaux territoriales russes, au large de Sébastopol : manœuvre face à laquelle Moscou avait immédiatement annoncé avoir procédé à des tirs de semonce

«Nous considérons que de tels actes sont inacceptables et non conformes au droit international. Nous pouvons également confirmer que les gardes-frontières russes ainsi que [nos] forces armées continueront à adopter une position assez ferme face à de telles provocations, dans le strict respect du droit international. [...] Si ces actes vont trop loin, aucune option ne peut être exclue pour assurer la protection légitime des frontières de la Fédération de Russie», a notamment déclaré Dmitri Peskov.

Nous regrettons vraiment qu’un tel incident ait eu lieu et nous regrettons qu’il ait manifestement été préparé

Interrogé sur la possibilité que cet incident pousse la Russie à considérer le Royaume-Uni comme un ennemi, le haut diplomate russe s'est refusé à officialiser de telles conclusions qu'il a qualifiées de «conceptuelles». «Nous regrettons vraiment qu’un tel incident ait eu lieu et nous regrettons qu’il ait manifestement été préparé, mais nous ne voudrions pas en déduire des tendances, et nous ne voudrions même pas supposer que de telles provocations pourraient devenir systématiques», a-t-il expliqué. Et le porte-parole du Kremlin de mettre en garde contre la poursuite d'actes «inacceptables à caractère provocateur» : «Si ces actes vont trop loin, aucune option ne peut être exclue pour assurer la protection légitime des frontières de la Fédération de Russie», a-t-il souligné.

Ce 24 juin également, le ministère russe des Affaires étrangères a publié un communiqué concernant la convocation de l’ambassadeur du Royaume-Uni à Moscou après cet épisode. «Une vive protestation a été exprimée à l’ambassadeur en rapport avec la violation des frontières nationales de la Fédération de Russie et des actes dangereux de caractère provocateur du bâtiment de la marine britannique dans les eaux territoriales de la Fédération de Russie, que la partie russe considère comme un non-respect flagrant de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982», a notamment fait savoir la diplomatie russe.

«Il s'agissait d'eaux ukrainiennes», estime Boris Johnson 

Alors que l'incident s'est produit au niveau du cap Fiolent, au sud de la péninsule de Crimée, rattachée à la Russie en 2014 à l'issue d'un référendum, le Premier ministre britannique Boris Johnson a de son côté commenté la situation, soulignant que son pays ne reconnaissait pas «l'annexion illégale de la Crimée à la Russie». «Il s'agissait d'eaux ukrainiennes et il était tout à fait juste de les utiliser pour aller d'un point A à un point B», a-t-il ajouté à l'antenne de la BBC.

«Aucun coup de semonce n'a été tiré sur [notre destroyer]. Le navire de la Royal Navy effectuait un passage inoffensif dans les eaux territoriales ukrainiennes conformément au droit international. Nous pensons que les Russes entreprenaient un exercice d'artillerie en mer Noire et ont averti la communauté maritime de leur activité. Aucun tir n'a été dirigé sur [notre destroyer] et nous ne reconnaissons pas l'affirmation selon laquelle des bombes ont été larguées dans son sillage», avait déjà déclaré la veille sur Twitter le ministère britannique de la Défense.

Une version mise à mal ce 24 juin, Moscou ayant publié une vidéo de l'incident dans laquelle on voit les gardes frontières russes demander au destroyer britannique de changer de cap, avant de procéder à des tirs de sommation.