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Ouïghours : les députés belges adoptent une résolution dénonçant un «risque sérieux de génocide»

La commission des relations extérieures de la Chambre des représentants belges a adopté une résolution dénonçant un risque «de génocide» contre les Ouïghours. Pékin qui a déjà réfuté par le passé cette accusation n'a pas réagi dans l'immédiat.

Les députés belges réunis en commission des relations extérieures ont voté ce 15 juin une résolution pour avertir d'un «risque sérieux de génocide» contre la minorité musulmane des Ouïghours en Chine. Cette résolution a été adoptée à la quasi-unanimité «moins deux abstentions du Parti du travail de Belgique (PTB)», a précisé le député écologiste Samuel Cogolati à l'origine de cette initiative.

L’élu qui figure parmi les personnalités européennes visées par des sanctions chinoises souhaitait initialement faire reconnaître un «crime de génocide» mais un débat au sein de la coalition majoritaire en Belgique (associant principalement écologistes, libéraux et socialistes) a abouti la semaine dernière à une version allégée du texte. Il a toutefois salué «un vote historique, encore inimaginable il y a quelques mois».

Un vote interviendra en séance plénière le 1er juillet pour confirmer cette résolution 

Cette résolution sera présentée et devrait être confirmée le 1er juillet à l'occasion d'une séance plénière à la Chambre des représentants belges. Outre le gel de l'accord sur les investissements UE-Chine (dont le processus de ratification est déjà gelé par le Parlement européen), la résolution belge prône la fin de la convention d'extradition entre la Chine et la Belgique si les violations dénoncées dans le texte perdurent.

Le 13 juin, les dirigeants du G7 avaient appelé la Chine à «respecter les droits humains et libertés fondamentales» de la minorité ouïghoure dans la région du Xinjiang ainsi que les droits et libertés à Hong Kong, tout en affirmant vouloir coopérer avec Pékin quand cela était «dans un intérêt mutuel».

La Chine estime lutter contre le séparatisme et les risques de violences

L'ONG Amnesty International avait qualifié de «crimes contre l'humanité» ce que la Chine inflige aux Ouïghours, Kazakhs et à ses autres minorités musulmanes. Dans un rapport publié ce mois-ci, l’organisation évoquait des incarcérations de masse depuis 2017 qui se chiffreraient en centaines de milliers, auxquelles s'ajouteraient les internements dans des camps qui atteindraient le million de Ouïghours.

De son côté, la Chine réfute toutes les accusations de maltraitance et explique que la politique menée dans le Xinjiang consiste à lutter contre les velléités séparatistes et le départ de jeunes gens vers les rangs djihadistes. Réagissant à des accusations britanniques d'«atteintes graves» aux droits de l'Homme, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait déclaré le 20 juillet : «La question du Xinjiang n'est pas une question de droits de l'Homme, de religion ou de groupe ethnique. C'est une question de lutte contre la violence, le terrorisme et le séparatisme.»

Situé à l'extrême-ouest du pays le plus peuplé du monde, le Xinjiang est l'une des cinq régions autonomes de la République populaire de Chine et abriterait plus de 10 millions de Ouïghours.