Libye : l'Algérie était prête à intervenir face à l'offensive du maréchal Haftar sur Tripoli
A l’occasion d’une interview accordée à Al-Jazeera, Abdelmadjid Tebboune est revenue sur une série de sujets internationaux dont le dossier Libyen. Il a assuré que l’Algérie serait intervenue si Tripoli était prise par les forces du maréchal Haftar.
Dans une interview à la chaîne qatarie Al-Jazeera diffusée le 8 juin, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a affirmé que son pays était prêt à «intervenir d'une manière ou une autre» en Libye si les forces du maréchal Khalifa Haftar parvenaient à occuper Tripoli à l’issue d'une offensive lancée en avril 2019 et arrêtée nette en juin 2020 après les victoires successives des forces du gouvernement d'Union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale.
«Nous n'acceptons pas que la capitale d'un pays maghrébin et africain soit occupée par des mercenaires. Nous allions intervenir», a déclaré le président algérien avertissant au passage que «Tripoli est une ligne rouge» dans le conflit libyen. «Quand nous avons dit "c'est une ligne rouge", le message est parvenu et Tripoli n'a pas été occupée», a-t-il ajouté.
A la question du journaliste sur la nature de l'intervention, Abdelmadjid Tebboune n'a pas donné de détails mais a assuré qu'Alger ne pouvait rester «les mains croisées».
Comme le rapporte le site TSA, la présidence algérienne avait déjà fait savoir en janvier 2020 qu'elle considérait que la capitale libyenne était «une ligne rouge, que personne ne doit franchir» après une rencontre entre Abdelmadjid Tebboune Fayez al-Serraj, alors à la tête du GNA.
Depuis peu, à la faveur du changement de la Constitution algérienne adoptée le 1er novembre 2020, l'armée peut être amené à intervenir au-delà des frontières. «dans le cadre du respect des principes et des objectifs des Nations unies, de l’Union africaine et de la Ligue arabe». La nouvelle mouture de la Constitution autorise le chef suprême des forces armées (le président) et le ministre de la Défense à engager des troupes avec l'aval des deux tiers du Parlement.