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Entrave aux vaccins : Poutine déplore la «réticence à protéger leurs citoyens» de certains pays

Le président russe pointe des limites au déploiement global des vaccins. Cela pourrait être dû, selon lui, à une trop faible aide accordée aux pays en voie de développement, mais peut-être aussi à des refus de commandes pour des raisons politiques.

«Tant qu’un large accès aux vaccins contre le coronavirus n’aura pas été assuré partout, sur tous les continents, le danger de l’épidémie, de nouveaux foyers de propagation, ne disparaîtra pas» : c'est en ces termes, notamment, que le président russe Vladimir Poutine a défendu l'accès mondial à la vaccination contre le Covid-19, le 4 juin lors de la séance plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg

Des centaines de millions de personnes n'ont tout simplement pas accès aux vaccins en raison du fait que ces pays ne possèdent pas les technologies, les installations de production ou les fonds pour acheter des vaccins

S'il prône la vaccination au niveau global contre le nouveau coronavirus, le chef d'Etat a regretté les inégalités persistances, entre pays, en matière de couverture vaccinale : «Selon le FMI, les pays à revenu élevé, qui abritent 16% de la population mondiale, obtiennent actuellement la moitié des vaccins produits contre le coronavirus [...] tandis que des centaines de millions de personnes n'ont tout simplement pas accès aux vaccins en raison du fait que ces pays [en voie de développement] ne possèdent pas les technologies, les installations de production ou les fonds pour acheter des vaccins», a regretté Vladimir Poutine.

Ainsi, le président russe pointe la faiblesse, selon lui, de l'aide en la matière apportée à ces pays. Mais, également, de potentielles entraves politiques aux campagnes de vaccination contre le Covid-19 : «Soit il n'y a pas d'aide significative là où elle devrait être fournie, soit – ce qui est absurde – il existe des interdictions politiquement motivées concernant l'achat de vaccins qui ont été testés et ont prouvé leur efficacité et leur innocuité absolue.» Le dirigeant condamne ainsi des formes de «réticence à protéger ses citoyens de la menace» contre le nouveau coronavirus, sans désigner de pays en particulier.

Récemment, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait dénoncé les tentatives des pays occidentaux de politiser le thème des vaccins contre le coronavirus, notamment après qu'Emmanuel Macron avait attribué à Moscou et Pékin une supposée «guerre» des vaccins. Dans la même veine, en mars dernier, le fabricant du vaccin russe Spoutnik V avait dénoncé des «préjugés politiques» de la part de l'Union européenne, le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton ayant assuré que l'UE n'avait pas besoin du Spoutnik V pour atteindre l'immunité collective. En tout état de cause, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait critiqué quelques semaines plus tard la lenteur «inacceptable» de la vaccination contre le Covid-19 en Europe, qui était alors confrontée à une situation épidémique particulièrement «inquiétante».