Alors que plusieurs vols au départ de pays européens et à destination de Moscou ont été annulés ces derniers jours faute de feu vert des autorités russes, le Kremlin a réagi ce 28 mai.
«Les autorités aériennes donneront les éclaircissements nécessaires, mais il s'agit de questions techniques», a ainsi déclaré aux journalistes Dmitri Peskov, ajoutant qu'il s'agissait avant tout «d'assurer la sécurité aérienne».
Les autorités aériennes donneront les éclaircissements nécessaires
«Lorsque des avions [...] contournent la Biélorussie, ils demandent à voler à différents endroits qui ne sont absolument pas validés, ce qui entraîne des problèmes techniques», a-t-il ajouté, assurant que la Russie n'a «aucune raison d'avoir de nouveaux problèmes» avec l'Union européenne. «Bien évidemment, nous souhaiterions éviter de telles situations, mais puisqu’elles découlent des décisions prises par l’Union européenne et des sociétés ont suivi les recommandations de Bruxelles, de tels problèmes techniques sont, par conséquent, inévitables. Un travail intense est mené afin de les résoudre.», a poursuivi Dmitri Peskov.
Un vol Vienne-Moscou contournant le ciel biélorusse autorisé
De son côté, l'agence fédérale russe de transport aérien Rossaviatsia a fait savoir dans un communiqué que «l'augmentation du temps nécessaire» pour accorder de nouvelles autorisations de vol était due à «la hausse du nombre de demandes des compagnies aériennes». «Nous avons vu augmenter considérablement le nombre de demandes d'autorisation pour des itinéraires à travers la Russie. En conséquence, il y a des retards liés au traitement des demandes d'autorisation pour des vols à travers de nouvelles zones», a expliqué le directeur de l'agence Alexandre Neradko.
Il est en outre à noter que, dans la journée du 28 mai, la Russie a autorisé Austrian Airlines à effectuer un vol Vienne-Moscou contournant l'espace aérien biélorusse, selon l'agence Tass.
Mesures restrictives prises par l'UE contre Minsk
L'Organisation de l'aviation civile internationale de l'ONU a, elle, annoncé «entreprendre une enquête factuelle» visant à établir s'il y avait eu «violation du droit international de l'aviation» par la Biélorussie ou non.
L'UE a dès le soir du 24 mai fermé son espace aérien aux avions biélorusses et a formulé la recommandation – largement suivie – à toutes les compagnies aérienne d'éviter les cieux biélorusses, après la décision de Minsk le 23 mai d'envoyer un chasseur dans le ciel et de «recommander» à un avion de la compagnie Ryanair effectuant un vol Athènes-Vilnius d'atterrir à Minsk, faisant valoir une alerte à la bombe attribuée au Hamas. Le mouvement islamiste palestinien, de son côté, a démenti avoir le moindre rapport avec la menace avancée par les autorités biélorusses. A bord de l'avion qui a été dérouté se trouvait le journaliste et opposant biélorusse Roman Protassevitch et sa compagne Sofia Sapega (de nationalité russe) qui ont été interpellés à Minsk.
L'UE accuse la Biélorussie d'avoir prétexté cette alerte à la bombe pour arrêter le journaliste et opposant. La Russie estime pour sa part que Minsk, qui déclare avoir agi de bonne foi, s'est efforcé de faire preuve de transparence et que les sanctions européennes sont prématurées tant qu'aucune enquête n'est arrivé à sa conclusion. Le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a quant à lui demandé une enquête transparente et indépendante sur ce qu'il a qualifié d'«incident troublant», tandis que le G7 a exigé la «libération immédiate» de Roman Protassevitch.