Au moins 31 morts dans les affrontements entre le Tadjikistan et le Kirghizstan
- Avec AFP
Le bilan des combats à la frontière entre le Kirghizstan et le Tadjikistan est monté ce 30 avril à 31 morts et environ 150 blessés côté kirghiz, dont une majorité de civils. Les deux parties ont rapidement annoncé un cessez-le-feu.
Des combats ont éclaté le 29 avril entre le Kirghizstan et le Tadjikistan autour de l'enclave tadjike de Voroukh en territoire kirghiz, une zone montagneuse où les incidents sont réguliers mais n'avaient encore jamais atteint une telle intensité.
Selon un bilan du 30 avril de la vice-ministre kirghize de la Santé, Aliza Soltonbekova, 31 Kirghiz ont été tués et environ 150 blessés, dont une majorité de civils. Plus de 11 500 habitants ont aussi été évacués de cette zone frontalière, d'après les autorités régionales kirghizes. Le Tadjikistan n'a, lui, quasiment pas communiqué sur ces affrontements et n'a pas fait état de pertes.
Cessez-le-feu immédiat
Les deux parties ont rapidement annoncé le soir du 29 avril un cessez-le-feu, globalement respecté malgré des incidents ponctuels, les contacts se multipliant ce 30 avril pour apaiser la situation.
Selon le service de presse du président kirghiz Sadyr Japarov, celui-ci et son homologue tadjik Emomali Rakhmon ont discuté au téléphone et ont convenu de se rencontrer lors de la deuxième quinzaine de mai pour résoudre la situation «de façon pacifique». Le chef des services de sécurité kirghiz, Kamtchibek Tachiev, a indiqué aux journalistes qu'il avait rencontré son homologue tadjik Saïmoumine Iatimov en «territoire neutre» sur la frontière le 30 avril, assurant que les problèmes seraient résolus «dans les jours à venir».
Parallèlement, l'Ouzbékistan a annoncé que son président Chavkat Mirzioïev s'était entretenu avec les dirigeants des deux pays, appelant à «résoudre toute les questions soulevées sur la base d'un dialogue».
Enfin, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a indiqué que la Russie, alliée des deux pays, étaient «profondément concernée» et a salué les discussions entre les deux voisins. Le président russe Vladimir Poutine est «toujours prêt» à jouer un rôle de médiateur, a-t-il ajouté.
Pans de frontière contestés
Plus d'un tiers de la frontière kirghizo-tadjike est contesté, y compris la zone entourant l'enclave de Voroukh. Celle-ci constitue, en outre, une zone de tensions liées à des questions d'accès à l'eau entre ces deux ex-républiques soviétiques.
Les deux pays se sont rejeté la responsabilité des affrontements du 29 avril. Les services de sécurité kirghiz ont affirmé que le Tadjikistan avait «délibérément provoqué un conflit», accusant son adversaire d'avoir construit des positions «pour effectuer des tirs de mortiers». De son côté, le Conseil de sécurité du Tadjikistan a déclaré que l'armée kirghize avait ouvert le feu sur les troupes tadjikes «situées sur le site de distribution d'eau de Golovnaïa, sur le cours supérieur de la rivière Isfara».