L'ONG Human rights watch accuse Israël de pratiquer une politique d'«apartheid» envers les Arabes

- Avec AFP

L'ONG Human rights watch accuse Israël de pratiquer une politique d'«apartheid» envers les Arabes© NETIV HAASARA Source: Reuters
Un poste de garde à Netiv Haasara près de la bande de Gaza (image d'illustration).
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Pour la première fois, l'ONG a estimé dans un rapport que l'Etat hébreu menait une politique d'«apartheid» contre les population arabes placées sous sont autorité. Avant même sa publication, le rapport a été critiqué avec force par Israël.

L'organisation de défense des droits de l'homme Human rights watch (HRW) a qualifié le 27 avril d'«apartheid» la politique d'Israël à l'égard des arabes sur son sol et des Palestiniens dans les Territoires occupés, une accusation farouchement contestée par l'Etat hébreu.

«Les responsables israéliens commettent les crimes d'apartheid et de persécution. Le monde doit agir au nom des millions de Palestiniens victimes de discrimination institutionnelle», peut-on lire dans un message épinglé sur le compte officiel de l'organisation qui qualifie ces agissements de «crime contre l'humanité» selon les normes juridiques internationales.

Avant même la publication du rapport de l'ONG, le ministère israélien des Affaires étrangères a réagi en estimant auprès de l'AFP qu'il s'agissait d'un «tract de propagande» sans lien «avec les faits ou la vérité sur le terrain» et rédigé par une organisation mue «de longue date par un agenda anti-israélien». 

«Le but de ce faux rapport n'est en aucun cas lié aux droits de l'homme, mais à une tentative continue de HRW de saper le droit de l'Etat d'Israël d'exister en tant qu'Etat-nation du peuple juif», a déclaré sur la question le ministre des Affaires stratégiques (au sein du ministère de la Défense) Michael Biton.

«Domination délibérée de la population juive israélienne sur les Palestiniens»

De son côté, l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a qualifié ce rapport de «témoignage fort et crédible des souffrances des Palestiniens». Ces derniers mois, des ONG israéliennes comme B'Tselem avaient commencé à utiliser le terme «apartheid» pour désigner les politiques d'Israël à l'égard des arabes israéliens, descendants des Palestiniens étant restés sur leurs terres après la création de l'Etat hébreu, et des Palestiniens de Cisjordanie, Gaza et de Jérusalem-Est. Mais c'est la première fois qu'une grande ONG internationale de défense des droits de l'Homme qualifie cette politique «d'apartheid».

«Sur la base de ses recherches, Human rights watch conclut que le gouvernement israélien maintient une domination délibérée de la population juive israélienne sur les Palestiniens à travers Israël et les Territoires occupés», souligne le rapport. HRW, qui dit se fonder sur la définition légale de l'apartheid et non sur une comparaison avec la politique raciale autrefois pratiquée en Afrique du Sud, juge le terme approprié en raison de la «domination délibérée» d'Israël, à laquelle s'ajoute à une «oppression systématique» et des «actes inhumains».

Auteur: RT France

«Depuis des années, nous disons que nous sommes proches de l'apartheid [en Israël/Palestine], et je crois qu'il est maintenant clair que le seuil a été franchi», a déclaré à l'AFP Omar Shakir, auteur de ce rapport de plus de 200 pages. 

Ce «seuil» aurait été franchi ces dernières années avec l'essor des colonies israéliennes à Jérusalem-Est, portion orientale de la ville sainte annexée par Israël, et en Cisjordanie occupée, où vivent désormais au total près de 700 000 colons, précise Omar Shakir, estimant que les colonies israéliennes qui devaient être temporaires sont devenues des constructions permanentes, faute d'accord sur la reconnaissance d'un Etat palestinien. 

Enquête de la CPI sur les crimes présumés d'Israël 

La décision de HRW d'utiliser un terme aussi chargé que «apartheid», mais aussi de qualifier de «persécution» la politique israélienne envers sa minorité arabe et les Palestiniens, intervient quelques semaines après la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d'ouvrir une enquête sur des crimes présumés commis par Israël depuis 2014 dans les Territoires occupés.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait jugé que la décision de la CPI était «antisémite». Disant prendre «toutes les précautions» pour minimiser les pertes civiles dans son combat face à des groupes armés palestiniens, Israël mène aussi une campagne diplomatique, afin de convaincre des pays occidentaux de le soutenir face à la CPI. 

La décision de la CPI d'aller ou non de l'avant avec cette enquête, qui comprend un volet sur l'expansion des colonies, est désormais entre les mains du futur procureur Karim Khan, qui doit succéder à la mi-juin à Fatou Bensouda. 

Traduire les responsables devant la justice

HRW a appelé le futur procureur à s'en tenir aux faits, à mener une enquête indépendante et à traduire en justice les personnes impliquées dans des crimes sérieux, «incluant ceux d'apartheid et de persécution», a indiqué Omar Shakir, actuellement en Jordanie après avoir été expulsé d'Israël en novembre 2019 car soupçonné de soutenir le mouvement Boycott désinvestissement et sanctions (BDS), ce qu'il dément.

L'ONG, dont le siège est basé à New York, exhorte aussi l'ONU à mettre sur pied une «commission d'enquête internationale» sur la situation en Israël et dans les Territoires, et les Etats étrangers à ne «pas être complices» de la politique israélienne envers les Palestiniens, sans toutefois les appeler à boycotter l'Etat hébreu.

A ce propos, HRW appelle aussi l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas à cesser sa coordination sécuritaire avec l'Etat hébreu, afin de ne pas être elle-même complice de «l'apartheid». 

Le président Mahmoud Abbas avait suspendu pendant des mois l'an dernier sa coopération sécuritaire avec Israël, ce qui avait mené à un gel des transferts des taxes douanières perçues par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne qui s'est, elle, retrouvée privée de fonds pour payer les salaires de ses fonctionnaires. Le 27 avril, l'Autorité palestinienne n'a pas commenté la recommandation de mettre un terme à sa coordination sécuritaire avec l'Etat hébreu, mais plutôt appelé la communauté internationale à «intervenir» pour ne pas être «complice» de la politique israélienne dans les Territoires, incluant à Jérusalem-Est, théâtre ces derniers jours de manifestations de jeunes palestiniens. 

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