Vers une nouvelle étape dans l'envenimement des relations entre les Etats-Unis et la Russie ? La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a déclaré sur la chaîne de télévision Rossiya 1 le 25 avril que Moscou allait bientôt considérer Washington comme un «Etat hostile».
«Comme vous le comprenez, et je peux le confirmer, les Etats-Unis d'Amérique figurent sur la liste [des Etats classés comme «hostiles»], évidemment. Vous découvrirez les noms des autres Etats quand ce décret du gouvernement sera publié, et la liste en question verra donc le jour», a notamment déclaré la porte-parole.
Cette classification des «Etats hostiles» est issue d'un récent décret signée par le président russe Vladimir Poutine selon lequel les Etats sélectionnés ne pourront pas engager des citoyens russes pour des missions diplomatiques et consulaires, a détaillé Maria Zakharova.
La transition entre l'administration Donald Trump avec celle de Biden n'a pas apaisé les relations entre les deux Etats : «[Joe] Biden a exprimé son intérêt pour une normalisation des relations mais les actions de l’administration [américaine] prouvent le contraire [...] Il y aura un prix à payer pour la dégradation des relations bilatérales», avait averti Maria Zakharova le 15 avril alors que Washinghton venait d'annoncer de nouvelles sanctions et l'expulsion de 10 diplomates russes sur fond d'accusations d'ingérences électorales en 2020. L'initiative américaine a été soutenue par l'OTAN.
Vers la «destruction des relations» avec la République Tchèque
Et depuis c'est avec la République Tchèque que le torchon brûle. Ce pays d'Europe centrale a expulsé pour sa part 18 diplomates russes, accusant les services russes de renseignement militaires, le GRU, d'avoir fait exploser un dépôt de munitions dans le pays en 2014. Moscou a balayé ces accusations, jugées infondées, et a annoncé une réduction drastique de l'activité diplomatique entre les deux pays. Le personnel des deux ambassades sera ainsi réduit à seulement sept diplomates, 25 employés techniques et administratifs et 19 agents locaux chacune.
«Comme vous le comprenez, les représentants de la classe politique tchèque se démentent tous les jours sans exception : [un jour] ils ont toutes les preuves nécessaires et irréfutables de l'implication de la Russie et des représentants russes, prétendument des services spéciaux, dans les explosions de 2014, et [un autre jour], il s'avère, comme c’était le cas aujourd'hui, que les dirigeants tchèques n’ont obtenu aucun indice», a déclaré la porte-parole sur cette question le 25 avril. «C'est la question à laquelle Prague devrait donner une réponse à la communauté internationale, à savoir ce qui était stocké [dans les entrepôts de Vrbetica]», a-t-elle par ailleurs déclaré.
Le 23 avril, la Lettonie et la Lituanie ont annoncé expulser respectivement un et deux diplomates russes en signe de solidarité avec Prague. L'Estonie a également suivi en annonçant une expulsion.