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Vers une «destruction des relations» ? Pic de tensions dans le bras de fer opposant Moscou à Prague

La diplomatie russe a réagi aux dernières annonces du ministre tchèque des Affaires étrangères, qui a insisté sur sa volonté de plafonner les effectifs de la mission diplomatique russe à Prague. D'autres pays européens ont emboîté le pas à Prague.

Le bras de fer diplomatique russo-tchèque se poursuit à travers de multiples annonces réciproques sur l'expulsion de diplomates dans les deux pays.

«Prague a décidé de prendre la route de la destruction des relations et n'aura pas à attendre longtemps notre réponse», a déclaré le 22 avril la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, en réaction à la volonté du ministère tchèque des Affaires étrangères de plafonner les effectifs de la mission diplomatique russe à Prague. Celui-ci avait déclaré plus tôt dans la journée que la Russie aurait jusqu'à la fin du mois de mai pour diminuer de 63 personnes l'effectif de ses diplomates sur place.

Le 23 avril, la Lettonie et la Lituanie ont annoncé qu'ils expulsaient respectivement un et deux diplomates russes en signe de solidarité avec Prague. L'Estonie a également suivi en annonçant une expulsion.

Moscou répond à Prague

«En réponse aux gestes hostiles de Prague, l’exigence de réduire la composition quantitative de l’ambassade tchèque à Moscou compte tenu d’une disparité considérable chez les employés a été formulée», a fait savoir la Maria Zakharova, dont les propos sont rapportés par Sputnik.

Dans la foulée, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé que cinq employés de l'ambassade polonaise étaient décrétées personae non gratae, et devraient quitter la Russie avant le 15 mai.

La République tchèque a déjà expulsé 18 diplomates russes et Moscou a riposté en expulsant 20 diplomates tchèques en début de semaine, à la suite d'accusations de Prague sur l'implication présumée d'agents secrets russes dans une explosion mortelle en 2014 sur le sol tchèque. Prague avait en effet justifié sa décision en affirmant avoir identifié les 18 diplomates comme étant «des agents des services d'espionnage de Moscou», ce que dément fermement la Russie.

Pour rappel, le Premier ministre tchèque Andrej Babis avait au préalable déclaré avoir «des preuves irréfutables» que des agents du GRU – le renseignement militaire russe – étaient «impliqués dans l'explosion du dépôt de munitions à Vrbetice», en 2014. Andrej Babis avait par ailleurs soutenu n'avoir reçu cette information que le 16 avril, soit sept ans après les faits... et le lendemain de l'annonce de nouvelles sanctions américaines contre Moscou. Un timing qui coïncide en outre avec l'expulsion par la Pologne de trois diplomates russes, accusés eux aussi d'«actions hostiles».