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Volodymyr Zelensky presse l’UE et l’OTAN d’intégrer l’Ukraine dans leurs rangs

Pour Volodymyr Zelensky, «le moment est venu» pour l'UE et l'OTAN de passer à la «vitesse supérieure» en invitant l'Ukraine à rejoindre leurs rangs. Des déclarations qui s'inscrivent dans un contexte de tensions dans l'Est ukrainien.

Le chef d'Etat ukrainien se montre impatient de voir son pays rejoindre les deux clubs que sont l'Union européenne et l'OTAN. «Nous ne pouvons pas rester indéfiniment dans la salle d'attente de l'UE et de l'OTAN», a ainsi déclaré le président Volodymyr Zelensky, dans une interview au quotidien français Le Figaro parue le soir du 15 avril sur le site du journal.

«Le moment est venu de passer la vitesse supérieure, de nous inviter à rejoindre l’UE et l’OTAN», a-t-il ajouté, tout en invoquant une supposée «violente agression» de la Russie à l'encontre de son pays, théâtre de vives tensions ces dernières semaines

Le chef d'Etat a également déclaré, citant en particulier son homologue français : «Si l’UE et si Emmanuel Macron nous considèrent vraiment comme un membre de la famille européenne, ils doivent agir en conséquence. Il est temps d’arrêter de parler et de prendre des décisions. Si nous appartenons à la même famille, nous devons vivre ensemble.»

En outre, selon l'AFP, Volodymyr Zelensky a déploré qu'Emmanuel Macron entretienne de «meilleures relations» avec le président russe Vladimir Poutine qu'avec lui.

Enfin, la président ukrainien a fait savoir dans un message vidéo diffusé à la presse ce même jour qu'il allait s'entretenir le 16 avril avec le président français et la chancelière allemande Angela Merkel au sujet des tensions dans la région ukrainienne du Donbass.

Contexte de tensions dans l'Est ukrainien

Ces déclarations surviennent en effet dans un contexte d'escalade des tensions dans l'est de l'Ukraine, qui prennent une ampleur internationale. Tandis que les heurts se multiplient entre les forces gouvernementales et les rebelles ukrainiens, Kiev se dit inquiet de mouvements de troupes russes à proximité de la frontière et en appelle à l'OTAN, avec laquelle des exercices conjoints doivent être menés prochainement. Moscou, de son côté, assure ne menacer personne et rappelle être en droit de disposer de ses troupes comme il l'entend sur son propre territoire. La Russie dénonce en outre des «provocations» de Kiev concernant la situation dans l'Est ukrainien et des activités «menaçantes» de l'OTAN.

Ce 15 mars, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a de nouveau balayé les craintes exprimées par l'Ukraine et certaines chancelleries occidentales quant à la présence de troupes russes près de la frontière ukrainienne : «Depuis déjà une semaine, nos diplomates à Moscou et à Vienne appellent nos partenaires à ne pas déformer les faits et à ne pas chercher à faire passer les activités russes d’entraînement au combat sur le sol russe, qui étaient planifiées, pour une manifestation d’intentions agressives.» Et de pointer du doigt les exercices de l'Alliance atlantique dans la région : «L’échelle de ces activités ne dépasse pas celle des années précédentes et semble beaucoup plus modeste que l’envergure des exercices des forces armées ukrainiennes et des pays de l’OTAN qui se déroulent près des frontières de l’Ukraine et directement sur le sol ukrainien.»