«J'ai informé la ministre [allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer] de notre intention de poster en permanence environ 500 militaires américains supplémentaires dans la région de Wiesbaden dès cet automne», a déclaré ce 13 avril le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Lloyd Austin, en conférence de presse.
Il s'exprimait aux côtés de son homologue allemande qui a en retour salué «un signe très fort d'unité». Elle a ajouté : «C'est une excellente nouvelle que non seulement le président Biden ait annoncé que les plans de retrait étaient abandonnés, mais qu'au contraire, ces troupes ici en Allemagne soient renforcées.»
Une rupture avec l'administration Trump
Cette annonce tranche avec le ton adopté par l'administration Trump, qui avait remis en question la présence de troupes américaines en Allemagne et s'affichait − au moins en paroles − volontiers critiques de l'OTAN.
La décision prise par l'administration Trump de retirer 12 000 soldats américains d'Allemagne avait d'ailleurs été gelée peu après la prise de fonctions du président Joe Biden. En tout, 6 000 soldats devaient quitter l'Allemagne pour retourner aux Etats-Unis, tandis qu'une partie des troupes devait être redéployée ailleurs en Europe.
Très critique de ses alliés au sein de l'Alliance atlantique – et notamment de Berlin à qui il reprochait de ne pas avoir atteint l'objectif de dépenses de défense de 2% du PIB fixé par l'alliance militaire – Donald Trump avait annoncé l'été dernier son intention de réduire le nombre de soldats américains en Allemagne à 25 000.
De son côté, Joe Biden avait fait campagne en s'engageant à revenir à des relations transatlantiques davantage en phase avec l'héritage des huit années de la présidence Obama dont il a été le vice-président.
Le projet controversé de gazoduc entre la Russie et l'Allemagne, Nord Stream 2, en voie d'achèvement, auquel les Etats-unis sont opposés, ne devrait pas ternir cette relation.
Au cours de la conférence de presse du 13 avril, Lloyd Austin a par ailleurs évoqué le dossier Nord Stream 2, affirmant : «Nous avons exprimé notre opposition à cet accord et à l'influence qu'il confère à la Russie. Mais nous ne laisserons pas cette question se mettre en travers de la formidable relation que nous avons avec l'Allemagne.»
Le gouvernement de Joe Biden avait menacé de sanctions «toutes les entités» (dont de nombreuses entreprises allemandes) impliquées dans la construction du gazoduc si elles ne se retiraient pas «immédiatement» du projet.