Après l’incident qui a touché le 11 avril l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz en Iran – que la République islamique ainsi que plusieurs médias israéliens ont accusé Israël d’avoir orchestré – le ministre des Affaires étrangères iranien a tenu à avertir les Etats-Unis, le 13 avril, qu’ils n’obtiendraient aucun avantage dans le cadre des discussions sur le programme nucléaire grâce à des actions «de sabotage» ou par la mise en place de «sanctions».
«Nous n'avons aucun problème à revenir à nos engagements [...] mais les Américains doivent savoir que ni les sanctions ni des actes de sabotage ne leur procureront un instrument de négociation et que ces actions ne feront que compliquer encore la situation pour eux», a fait savoir Mohammad Djavad Zarif lors d’un point presse organisé à Téhéran en présence de son homologue russe Sergueï Lavrov.
Zarif dénonce le «mauvais pari» d'Israël
Le ministre des Affaires étrangères iranien est également revenu sur l’incident de Natanz, réitérant les accusations de sabotage contre Israël, soupçonné par la République islamique de vouloir mettre à mal la reprise des discussions autour de l‘accord de Vienne sur le nucléaire signé en 2015 et dont Donald Trump avait retiré les Etats-Unis en 2018.
«Les Israéliens, s'ils pensaient qu'ils pouvaient stopper les efforts de l'Iran pour faire lever les sanctions contre le peuple iranien, ont fait un très mauvais pari […] Ce qu'ils ont fait à Natanz, ils ont pensé que cela serait au désavantage de l'Iran [...], je vous assure que dans un avenir proche, Natanz va passer à des centrifugeuses plus perfectionnées», a assuré Mohammad Djavad Zarif.
Suite au retrait des Etats-Unis de l’accord de Vienne, et le renforcement des sanctions américaines, l’Iran s‘est peu à peu affranchi de la plupart de ses engagements. Le pays a récemment accéléré encore un peu plus son programme nucléaire en inaugurant le 10 avril la mise en service d’une nouvelle ligne de 164 centrifugeuses dites IR-6 et d’une autre de 30 centrifugeuses IR-5 sur le complexe de Natanz, alors que l’accord ne lui autorisait que l’utilisation de centrifugeuses IR-1 de première génération.
Alors que le nouveau président américain Joe Biden a signalé son intention de réintégrer l’accord de Vienne, des discussions se poursuivent entre les Etats encore parties de l’accord (Russie, France, Chine, Royaume-Uni, Allemagne et Iran). Ces discussions sont menées sous l’égide de l’Union européenne et Washington y est également associé.
L’Iran réclame la fin des sanctions décidées par les Etats-Unis afin de revenir au respect de ses engagements. De son côté, Washington exige que la République islamique rétropédale et revienne dans le cadre de l’accord avant de lever ses mesures de rétorsion.