L'Ukraine annonce des exercices conjoints avec l’OTAN impliquant plus d'un millier de soldats
Plus d'un millier de soldats ukrainiens et de l'OTAN simuleront une offensive militaire afin de restaurer «l'intégrité territoriale d'un Etat qui a été agressé par l'un des pays voisins hostiles» alors que Kiev accuse Moscou d'escalade militaire.
Dans un communiqué publié le 3 avril sur Facebook, les forces armées ukrainiennes ont annoncé que des exercices militaires conjoints avec les troupes de l'OTAN débuteraient dans quelques mois. Selon la même source, plus d’un millier de soldats originaires de cinq pays membres de l’Alliance participeront à des «actions défensives […] suivies d'une offensive afin de restaurer la frontière de l'Etat et l'intégrité territoriale d'un Etat qui a été agressé par l'un des pays voisins hostiles».
Cette annonce intervient dans un contexte toujours aussi tendu entre Moscou et Kiev : le 1er avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait dénoncé dans un communiqué «la démonstration de force sous forme d'exercices militaires et de possibles provocations le long de la frontière», qui serait selon lui «l'occupation traditionnelle de la Russie».
Une allégation balayée d'un revers de main par Moscou. Interrogé au cours d’une conférence de presse le 2 avril par l'agence de presse ukrainienne UNIAN au sujet d’un renforcement de la présence militaire russe près de la frontière avec l’Ukraine, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait rétorqué que la Russie prenait «les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses frontières» en raison d'une «activité croissante des forces armées de pays membres de l’OTAN, d’autres alliances et de pays indépendants [...] le long de la frontière de la Russie».
«Les conséquences pour l'agresseur seraient bien déplorables»
Malgré le ferme démenti de Moscou, Kiev justifie le déploiement des forces de l'OTAN le long des frontières russes. Au cours d'une interview accordée au média ukrainien Ukrlife mise en ligne le 1er avril, le représentant de l'Ukraine dans le groupe de contact trilatéral sur le Donbass, Alexeï Arestovitch, a annoncé que l'Alliance avait déjà commencé à envoyer des forces. Les Balkans et la Crimée figurent parmi «les zones cibles» rapporte Ria Novosti.
Ukrainiens et Américains ont fait état de récents mouvements de troupes russes en Crimée –rattachée, à la suite d'un référendum, à la Russie en 2014 – et à la frontière russo-ukrainienne. Le renseignement militaire ukrainien a ainsi accusé Moscou de préparer l'entrée de ses «forces armées régulières» dans les territoires sous contrôle des rebelles «au motif d'y protéger» les habitants, dont plusieurs centaines de milliers possèdent un passeport russe.
En réponse au représentant ukrainien, le député russe de la région de Crimée, Mikhaïl Cheremet, a prévenu qu'une éventuelle attaque ukrainienne contre la Crimée serait «avant d'entreprendre des actions militaires contre la Russie, je leur conseillerais de [se rappeler] l'histoire de la Grande guerre patriotique et de se raviser. Les conséquences pour l'agresseur seraient bien déplorables», a-t-il déclaré cité par RIA Novosti.
De son côté, son collègue Rouslan Balbek, a commenté pour RT la déclaration ukrainienne en ces termes : «La déclaration de Kiev sur les exercices de l'OTAN simulant une guerre avec la Russie est une tentative de la part de l'Ukraine de montrer son importance, en prétendant que c'est uniquement à cause de l'Ukraine que l'alliance avait formé un groupement et se prépare à combattre la Russie sur tous les fronts. C'est ainsi que les dirigeants ukrainiens présentent ces événements à [ses] citoyens.»