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«Intimidation et hypocrisie»: Pékin dénonce la convocation d'ambassadeurs chinois en Europe

Le ton est monté d'un cran après la convocation d'ambassadeurs chinois par plusieurs chancelleries européennes. Pour Pékin, les Européens «imposent arbitrairement des sanctions fondées sur de fausses informations».

La Chine a dénoncé «l'intimidation et l'hypocrisie» des chancelleries européennes après la convocation de ses ambassadeurs dans plusieurs pays, à la suite des sanctions prises par Pékin contre des parlementaires et des organisations.

«La Chine n'accepte pas cette façon déraisonnable de certains pays européens de convoquer ses ambassadeurs [...] Les Européens s'autorisent à diffamer et à attaquer les autres et imposent arbitrairement des sanctions fondées sur de fausses informations et des mensonges, mais ils refusent de laisser la Chine répliquer», a déclaré devant la presse le 24 mars la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, pointant un «deux poids, deux mesures».

Ces propos interviennent après que les Pays-Bas, l'Allemagne, la France, le Danemark, la Suède et la Lituanie ont, la veille, sermonné les représentants de Pékin sur leur sol. Ainsi que le rapporte l'AFP, la Belgique et l'Italie pourraient faire de même à la suite de sanctions prises par Pékin contre dix parlementaires européens.

La tension était particulièrement vive à Paris, où le ministère des Affaires étrangères a vertement sermonné l'ambassadeur Lu Shaye, lui reprochant «insultes, invectives et menaces» à l'encontre d'un chercheur et de parlementaires français.

Hostilités déclenchées

Ainsi que le rapporte la chaîne d'Etat chinoise CGTN, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a de son côté convoqué les ambassadeurs du Royaume-Uni et de l'Union européenne à Pékin afin de protester contre les sanctions occidentales visant son pays.

Pour rappel, les mesures punitives visant la Chine s'inscrivent dans une campagne politico-médiatique occidentale qui accable Pékin de lourdes responsabilités dans le traitement des Ouïghours du Xinjiang, le gouvernement chinois étant accusé de persécuter cette minorité musulmane de la région. Allégations que la Chine a toujours réfutées, affirmant qu'elles n'étaient fondées ni sur des faits, ni sur des vérités.

En tout état de cause, ce dossier est à l'origine de multiples sanctions visant Pékin, initiées par Washington sous l'administration Trump. Fait notable, à la fin de son mandat, son secrétaire d'Etat Mike Pompeo s'était personnellement félicité d'avoir mis un terme à «des décennies d'apaisement» entre la Chine et les Etats-Unis.