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Après de nouvelles sanctions, le parlement vénézuélien demande l'expulsion de l'ambassadrice de l'UE

Après l'annonce de nouvelles sanctions européennes, le parlement du Venezuela a demandé au gouvernement d'expulser du territoire l'ambassadrice de l'UE. Une réunion doit se tenir entre celle-ci et le ministre vénézuélien des Affaires étrangères .

Le parlement vénézuélien, dominé par le PSUV, le parti du président Nicolas Maduro, a demandé le 23 février 2021 au gouvernement d'expulser l'ambassadrice de l'Union européenne en riposte aux nouvelles sanctions de l'UE contre 19 fonctionnaires du pays.

L'Assemblée nationale a approuvé un «accord de rejet» de ces sanctions et prévoit d'«exhorter» le chef de l'Etat à «déclarer persona non grata la chef de la délégation diplomatique» de l'Union européenne, Isabel Brilhante Pedrosa, afin de procéder à son «expulsion». Le texte, approuvé à l'unanimité par les députés, demande également une révision de l'accord sur la présence de la représentation européenne à Caracas. «Je vote des deux mains pour que la représentante de l'Union européenne soit déclarée persona non grata», a déclaré le président de l'Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, avant d'appeler au vote.

L'UE a sanctionné le 22 février 19 hauts fonctionnaires du gouvernement de Nicolas Maduro pour leur rôle dans des actes et décisions portant, selon elle, atteinte à la démocratie et à l'Etat de droit au Venezuela. La décision, validée par les ministres des Affaires étrangères des 27, porte à 55 le nombre total de responsables et hauts fonctionnaires du gouvernement de Nicolas Maduro sanctionnés par l'UE (interdiction de voyager et gel des avoirs sur le territoire de l'Union).

Deux députés de l'opposition, de la nouvelle Assemblée nationale, José Bernabé Gutierrez Parra, dirigeant du parti Accion democratica, et Jose Dionisio Brito Rodriguez, responsable du parti Primero justicia, sont au nombre des personnalités sanctionnées. L'UE a également sanctionné Omar Jose Prieto, gouverneur de l'Etat de Zulia, le commandant des forces armées Remigio Ceballos Ichaso, et trois responsables du Conseil électoral, dont sa présidente Indira Maira Alfonzo Izaguirre.

Une réunion diplomatique prévue le 24 février

L'UE avait annoncé en janvier être prête à adopter des mesures restrictives ciblées supplémentaires contre le Venezuela à la suite des élections législatives de décembre 2020. A l'issue de ce scrutin, marqué par une forte abstention et dont les résultats n'ont pas été reconnus par les Etats-Unis et l'Union européenne, le parti du président Maduro et ses alliés ont remporté 256 des 277 sièges de l'Assemblée nationale.

Le 29 juillet, après une précédente salve de sanctions européennes, Nicolas Maduro avait déclaré persona non grata Brilhante Pedrosa et lui avait donné 72 heures pour quitter le pays. Toutefois, à l'expiration du délai et après un accord, le gouvernement était revenu sur sa décision, tout en demandant à l'UE «des gestes» en échange.

Le gouvernement vénézuélien a annoncé pour ce 24 février une réunion de son ministre des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, avec Brilhante Pedrosa ainsi qu'avec l'ambassadeur de France, Romain Nadal, et des représentants diplomatiques de l'Allemagne, de l'Espagne et des Pays-Bas.

Le Venezuela est devenu en 2017 le premier pays d'Amérique latine à être sanctionné par l'UE qui a depuis adopté des sanctions contre 55 fonctionnaires vénézuéliens.