Le 23 janvier 2021, le président du Venezuela Nicolas Maduro a interpellé l’administration des Etats-Unis, dont Joe Biden a pris les rênes trois jours plus tôt, afin de «tourner la page» de l’ère Trump. «Nous sommes prêts à suivre une nouvelle voie dans nos relations avec le gouvernement de Joe Biden, sur la base du respect mutuel, du dialogue, de la communication et de la compréhension», a déclaré Nicolas Maduro dans un discours adressé à ses partisans lors de la commémoration de l’insurrection populaire du 23 janvier 1958, depuis le balcon du palais présidentiel Miraflores à Caracas.
Nicolas Maduro a appelé l’Assemblée nationale et la commission de politique extérieure à étudier et prendre des initiatives afin de mettre en place de nouvelles bases dans les relations entre les deux Etats.
«Le Venezuela, ce Venezuela du XXIe siècle, bolivarien et révolutionnaire, est prêt à tourner la page» des quatre années passées. De 2016 à 2020, les sanctions diplomatiques et économiques ont été durcies à maintes reprises, parmi lesquelles l’embargo sur le pétrole. Un coup dur pour ce pays dont l’économie repose sur les exportations d'or noir.
Durant une intervention télévisée, le 20 janvier à l’occasion du Prix national de la culture, le chef d'Etat sud-américain avait déjà appelé Joe Biden à abandonner la «diabolisation du peuple et du gouvernement vénézuéliens», comme le rapporte le média Telesur. Selon lui, le Venezuela a une excellente relation avec la société civile étasunienne, parmi laquelle des Afroaméricains, des travailleurs, des académiques et des mouvements de lutte pour les droits civils. «Mais nous avons de mauvaises relations avec la classe politique des Etats-Unis», a-t-il admis.
Pour Nicolas Maduro, «ceux qui ont sanctionné le Venezuela souhaitent imposer la vision d’un Etat failli et d’une société faillie, mais le Venezuela est vivant. Nous avons résisté et nous continuerons d’avancer».
Pas de reconnaissance de Nicolas Maduro par l'administration Biden
Malgré ces appels, les relations entre le Venezuela et les Etats-Unis sont toujours très tendues. En 2019, l'administration Trump, accompagnée d'une cinquantaine d’autres pays, avait reconnu l’opposant Juan Guaido, autoproclamé président par intérim du pays bolivarien. Celui-ci avait accusé Nicolas Maduro de fraude électorale après sa victoire à l’élection présidentielle de 2018. «Il y a deux ans, c'était à mon tour de réagir avec force et dignité et, d'ici même, j'ai procédé en tant que chef de l'Etat à la rupture de toutes les relations politiques et diplomatiques avec le gouvernement américain de l’époque», a déclaré Nicolas Maduro lors de son discours devant ses partisans.
Le 19 janvier, le (désormais) secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a annoncé devant le Sénat des Etats-Unis que l'administration Biden n'entendait pas revenir sur la reconnaissance de Juan Guaido en tant que président du Venezuela. Une politique dans la continuité de celle menée par l'administration Trump, pour qui le président autoproclamé Guaido était légitime,
Antony Blinken a également déclaré que l'administration démocrate continuerait à recourir aux sanctions pour «cibler plus efficacement» le Venezuela, dans le cadre d'une stratégie visant à chasser Nicolas Maduro du pouvoir.