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«Des choses assez inamicales» dans l'espace : Parly évoque la stratégie spatiale militaire française

La ministre des Armées a évoqué les ambitions françaises en termes de stratégie spatiale militaire. Florence Parly a notamment rappelé que la France avait engagé plus de quatre milliards d'euros d'investissements en la matière.

Au lendemain de l'arrivée sur Mars de la sonde américaine Perseverance, équipée d'instruments de télédétection fabriqués en France, la ministre des Armées Florence Parly s'est exprimée ce 19 février à la radio sur l'événement, tout en rappelant les ambitions françaises dans le spatial militaire. «Le président de la République m'a demandé d'élaborer une stratégie spatiale militaire qui consiste à dire que nous allons nous protéger, éventuellement de façon active», a déclaré Florence Parly, expliquant avoir «découvert qu'il se passait dans l'espace des choses assez inamicales».

«Nos satellites p[eu]vent être approchés, éventuellement menacés», a-t-elle entre autres souligné, non sans rappeler un incident orbital remontant à 2017, après lequel le gouvernement français avait accusé la Russie d'avoir tenté de capter les communications d'un satellite militaire franco-italien.

La ministre a également expliqué que la France avait engagé plus de quatre milliards d'euros d'investissements pour sa stratégie spatiale militaire, en référence aux moyens financiers que le pays a consacrés dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025. «Nous renouvelons la totalité de nos capacités satellitaires qui sont [entre autres] indispensables au militaire», a encore déclaré Florence Parly.

Pour rappel, l'agence spatiale française a annoncé le 29 décembre 2020 avoir réalisé avec succès la mise en orbite d'un de ses nouveaux satellites d'observation militaire dédiés à la Défense française et à ses partenaires.

En tout état de cause, à l'image de la très commentée «Space force» américaine mise en place fin 2019 sous l'administration Trump, la dimension militaire est aujourd'hui intégrée dans les activités spatiales des plus gros acteurs du secteur sur la scène internationale, comme en témoignent les initiatives les plus récentes en ce sens, qu'elles soient indienne, française ou encore japonaise. En outre, la Chine s'est dotée en 2015 d'une «Force de soutien stratégique de l'Armée populaire de libération» qui, entre autres, est responsable des missions du pays dans la défense spatiale. Depuis la même année, la Russie a de son côté intégré ses défenses aériennes et spatiales au sein d'un système unifié connu sous l'acronyme VKS et qui a pour mission principale la maîtrise des champs d'opérations terrestres à travers la lutte antimissile et la collecte d'informations au moyen de satellites de reconnaissance.