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Berlin compte toujours sur Nord Stream 2, malgré les appels à l'abandon de la France

En dépit de la demande française, l'Allemagne a expliqué ne pas souhaiter renoncer à la poursuite du projet de gazoduc Nord Stream 2. «Le gouvernement fédéral n'a pas modifié sa position de base», a expliqué la porte-parole gouvernement allemand.

Berlin compte toujours poursuivre le projet de gazoduc Nord Stream 2 reliant notamment la Russie à l'Allemagne, malgré la demande d'abandon le 31 janvier 2021 de la France en réaction à l'affaire concernant l'opposant russe Alexeï Navalny

Je pense que l'option Nord Stream est une option qui se regarde

Martina Fietz, porte-parole du gouvernement allemand, a affirmé le 1er février que «le gouvernement fédéral n'a[vait] pas modifié sa position de base» à ce sujet alors que le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune a appelé l'Allemagne à abandonner le projet de gazoduc.

«Des sanctions, on en a déjà prises, on pourrait en prendre [d'autres] mais il faut être lucide, cela ne suffit pas [...] Je pense que l'option Nord Stream est une option qui se regarde», a-t-il affirmé, tout en notant que la balle était dans le camp des Allemands. «C'est une décision aujourd'hui allemande puisque c'est un gazoduc qui [arrive] en Allemagne.»

La France avait déjà fait état de «réserves» face au projet avant même l'affaire Navalny. Elle ne s'était toutefois jamais aussi clairement prononcée publiquement en faveur de l'abandon de ce chantier, en cours de finition, considéré comme stratégique par la chancelière Angela Merkel.

La diplomatie française appelle par ailleurs à la libération de l'opposant russe, incarcéré à son retour en Russie le 17 janvier pour non-respect des conditions d'une peine de prison avec sursis. Selon les services pénitentiaires russes, il ne s'est pas présenté à l'enregistrement auprès de l’inspection à au moins six reprises au cours de l'année 2020, entre janvier et mi-août. Fin août, Alexeï Navalny avait été transféré dans le coma en Allemagne après avoir été victime d'un malaise. Il accuse le pouvoir russe d'avoir tenté de l'empoisonner (version également défendue par plusieurs gouvernements, dont ceux de la France, des Etats-Unis et de l'Allemagne), ce que réfute Moscou. Il était sorti de l'hôpital sans séquelles. Lors de son hospitalisation déjà, le dossier très politique de Nord Stream avait fait son apparition dans le débat, ses adversaires multipliant les appels à suspendre le projet.