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Manifestation illégale et violation des règles sanitaires : le frère de Navalny assigné à résidence

Oleg Navalny, frère d'Alexeï Navalny et Oleg Stepanov, allié de l'opposant russe, ont été assignés à résidence par une cour de Moscou, pour violation des normes sanitaires, en lien avec l'organisation d'une manifestation non-autorisée à Moscou.

Le frère de l'opposant Alexeï Navalny, Oleg Navalny, a été assigné à résidence jusqu'au 23 mars pour violation des normes sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, selon l'agence Tass, citant la cour de justice du district moscovite de Tverskoï. Plus tôt, ce tribunal avait assigné à résidence Oleg Stepanov, coordinateur de l'équipe d'Alexeï Navalny à Moscou, jusqu'à la même date.

Toujours selon Tass, la juridiction pourrait appliquer la même mesure à l'avocate de la Fondation anti-corruption (FBK) Lioubov Sobol, à la responsable du syndicat Alliance des médecins Anastassia Vassilieva et à la membre des Pussy Riot Maria Alyokhina.

La veille, la police avait arrêté Oleg Navalny, Oleg Stepanov, Lioubov Sobol, Anastassia Vassilieva et Maria Alyokhina pour violation des normes sanitaires liée à l'organisation d'une manifestation non-autorisée à Moscou. Une enquête avait été ouverte après que plusieurs personnes ayant été testées positives au Covid-19 ont participé aux mobilisations illégales de soutien à Alexeï Navalny le samedi 23 janvier, selon les informations du centre de crise anti-coronavirus de la capitale.

Les autorités russes ont annoncé ces derniers jours l'ouverture d'une vingtaine d'enquêtes en lien avec ces mobilisations, notamment pour appels à des troubles, hooliganisme, violences à l'encontre des policiers ou incitation de mineurs à commettre des actions illégales.

De nombreuses interpellations lors de la dernière mobilisation

Le 23 janvier, des milliers de manifestants avaient battu le pavé dans de nombreuses villes du pays, lors de rassemblements n'ayant pas obtenu l'autorisation des autorités, et lors desquels des manifestants et des membres des forces de l'ordre ont été blessés. L'ONG OVD-Info a fait état de 4 002 arrestations dans toute la Russie. A Moscou uniquement, plus d'un millier de personnes ont été arrêtées, selon un bilan du Commissaire aux droits de l'Homme de la capitale, Potyaeva Tatiana, présenté le 24 janvier.

Les protestataires exigeaient la libération de l'opposant Alexeï Navalny, incarcéré pour non-respect des conditions d'une peine de prison avec sursis, à son retour en Russie le 17 janvier. Selon les services pénitentiaires russes, il ne s'est pas présenté à l'enregistrement auprès de l’inspection à au moins six reprises au cours de l'année 2020, entre janvier et mi-août. A la fin du mois d'août, Alexeï Navalny avait été transféré dans le coma en Allemagne, après avoir été victime d'un malaise. Il accuse le pouvoir russe d'avoir tenté de l'empoisonner (une version également défendue par plusieurs gouvernements, dont ceux de la France, des Etats-Unis, et de l'Allemagne), ce que réfute Moscou. Il était sorti de l'hôpital sans séquelles.

Alexeï Navalny a vu son appel rejeté par le tribunal régional de Moscou le 28 janvier, et restera donc incarcéré jusqu'au 15 février. Ses partisans ont appelé à de nouvelles mobilisation le dimanche 31 janvier.