Biden autorise les athlètes transgenres nés hommes à concourir dans les compétitions féminines
Le jour de son entrée en fonction, le président américain a signé un décret autorisant les athlètes transgenres biologiquement hommes à participer à des compétitions de sports féminins. Une décision qui fait réagir le camp républicain.
Le 20 janvier, le nouveau président des Etats-Unis Joe Biden a signé une série de décrets, parmi lequel celui autorisant les athlètes transgenres biologiquement masculins à concourir dans les sports féminins. Des membres républicains du Congrès ont déjà déposé une proposition de loi pour s'y opposer.
Le décret présidentiel (Executive Order) signé par Joe Biden intitulé «Prévention et lutte contre la discrimination fondée sur l'identité de genre ou l'orientation sexuelle» (Preventing and Combating Discrimination on the Basis of Gender Identity or Sexual Orientation) rétablit une législation de l'ère Obama – que Donald Trump avait abolie – qui donnait déjà cette possibilité à ces athlètes.
En mars 2020, l'Idaho était devenu le premier Etat du pays à interdire aux femmes transgenres (nées hommes) de pouvoir participer aux compétitions féminines, après la signature par son gouverneur républicain Brad Little de la loi sur l'Equité dans le sport féminin (Fairness in Women's Sports act).
Mi-janvier 2021, Une plainte avait été déposée contre la fédération américaine de force athlétique par une pratiquante transgenre qui l'accuse de discrimination. La sportive, née homme mais se revendiquant femme, souhaitait participer à des compétitions féminines de force athlétique, ce qui lui a été refusé. La fédération américaine, citée par NBC News, explique que «les hommes ont naturellement une structure osseuse plus grande, une densité osseuse plus élevée, un tissu conjonctif plus fort et une densité musculaire plus élevée que les femmes […] Ces traits, même avec des niveaux réduits de testostérone, ne disparaissent pas. Alors que les personnes trans passant du sexe masculin à féminin peuvent être plus faibles et moins musclés qu'autrefois, les bénéfices biologiques qui leur ont été apportés à la naissance restent supérieurs à ceux d'une femme». Selon une récente étude du British Journal of Sports Medicine, citée par NBC, les athlètes transgenres conservent un avantage athlétique sur les femmes après un an de traitement hormonal, mais cette différence tendrait à s'estomper après deux années.
«Nous enlevons des opportunités aux femmes»
L'élu républicain à la Chambre des représentants des États-Unis Greg Steube a réagi sur Twitter à la décision de Joe Biden en affirmant qu'en «forçant des athlètes femmes biologiques à se mesurer à des athlètes hommes biologiques dans les compétitions sportives, nous enlevons aux femmes des opportunités sur le terrain et en dehors». Il a par conséquent déposé une proposition de loi allant à son encontre intitulée «Protection des femmes et des filles dans le sport» (Protection of Women and Girls in Sports Act) qui permettra selon lui «d'égaliser les chances».
By forcing biological female athletes to compete against biological male athletes in competitive sports, we are taking away women’s opportunities on and off the field.
— Congressman Greg Steube (@RepGregSteube) January 21, 2021
The Protection of Women and Girls in Sports Act will level the playing field.https://t.co/3ejhrYulzu
Sa collègue Marjorie Taylor Greene a co-signé cette proposition de loi, en déclarant «Pas d'hommes biologiques dans le sport féminin!»
I'm proud to co-sponsor this legislation, @RepGregSteube!
— Rep. Marjorie Taylor Greene (@RepMTG) January 21, 2021
No biological males in women's sports! https://t.co/xxCXvI0eTb
L'analyste politique Erielle Davidson a quant à elle considéré qu'il s'agissait d'un «triste jour pour le sport féminin». «Les femmes devront se mesurer aux hommes biologiques au risque de se blesser et de perdre leur titre. Ne me dites jamais que c'est "pro-femme". Ce n'est pas le cas. C'est destructeur et malveillant», a-t-elle poursuivi.
Sad day for women’s sports. Women must compete against biological males at the risk of injury and loss of title, thanks to a new Biden executive order. Don’t ever tell me this is “pro-woman.” It’s not. It’s destructive and malicious.
— Erielle Davidson (@politicalelle) January 21, 2021