La Russie annonce son retrait du traité Ciel ouvert en réaction au départ de Washington
Dénonçant le retrait des Etats-Unis de ce traité, qui permet de vérifier la réalité des limitations des armements dans les pays signataires, la Russie a annoncé entamer sa procédure de retrait du traité Ciel ouvert.
Dans un communiqué de presse publié ce 15 janvier, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé entamer son retrait du traité Ciel ouvert que les Etats-Unis avaient quitté fin novembre. Ce texte permet de vérifier la réalité des limitations des armements des pays signataires.
Déplorant les «dommages» causés à «l'équilibre» de ce texte par le retrait américain, Moscou déplore en outre que ses «propositions concrètes correspondant aux dispositions fondamentales du traité», visant à «maintenir sa viabilité dans les nouvelles conditions», n'aient pas «reçu le soutien des alliés américains».
Baptisé «Open skies» en anglais, le traité Ciel ouvert permet des vols d'observation militaire au-dessus des territoires des pays signataires. Pour justifier leur retrait, les Etats-Unis avaient accusé Moscou de ne pas respecter les disposition du texte.
De son côté, la Russie avait dit vouloir «des garanties fermes que les Etats restant dans le traité rempliront leurs obligations, d'une part, de s'assurer qu'il n'y a pas d'obstacles à l'observation de leur territoire et, d'autre part, de s'assurer que les photographies des vols de reconnaissance ne sont pas transférés vers des pays tiers non signataires de l'accord».
En effet, si le retrait américain empêchait Washington d'effectuer des vols d'observations non armés au-dessus du territoire russe ou de celui des autres pays signataires du traité «Ciel ouvert», il restait possible que les Etats-Unis réclament à ses alliés signataires de l'OTAN de lui transmettre des photographies aériennes de la Russie.
«Le retrait des Etats-Unis du traité Ciel ouvert a remodelé de manière fondamentale la configuration établie lors de l’instauration du régime Ciel ouvert et a bouleversé l’équilibre entre les intérêts des Etats-membres», a déclaré lors d'une conférence de presse, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova. «La participation des Etats-Unis au Traité et la possibilité de surveiller le territoire américain était une des conditions préalables clé de son entrée en vigueur. C’est compte tenu de ce facteur que le parlement russe a ratifié en 2002 le traité Ciel ouvert, en autorisant ainsi les vols d’observation sur l’ensemble du territoire russe», a-t-elle expliqué.