Les services pénitentiaires russes promettent d'arrêter Navalny en cas de retour en Russie

- Avec AFP

Les services pénitentiaires russes promettent d'arrêter Navalny en cas de retour en Russie© AFP / Maxim ZMEYEV
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Reprochant à l'opposant d'avoir violé les conditions d'une peine de prison de cinq ans avec sursis pour détournement d'argent, les services pénitentiaires russes affirment qu'il sera arrêté s'il rentre en Russie, comme il l'a annoncé, le 17 janvier.

Les services pénitentiaires russes (FSIN) ont affirmé ce 14 janvier avoir l'intention d'arrêter l'opposant Alexeï Navalny s'il rentre en Russie comme il prévoit de le faire ce week-end, lui reprochant d'avoir violé les conditions d'une peine de prison avec sursis le visant.

«Le service fédéral des prisons russes est obligé de prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter le contrevenant Alexeï Navalny, dans l'attente d'une décision du tribunal de remplacer sa peine avec sursis par une peine [de prison] ferme», a fait savoir le FSIN dans un communiqué.

Le FSIN reproche à Alexeï Navalny de ne pas s'être présenté auprès des services pénitenciers russes deux fois par mois, comme l'exigent les conditions d'une peine de cinq ans de prison avec sursis à laquelle il a été condamné en 2015.

Alexeï Navalny a en effet été condamné à une peine de détention avec sursis en 2017, dans une affaire liée au détournement de 16,5 millions de roubles de l’entreprise Kirovles. Il n’a pas plaidé coupable, affirmant que les poursuites pénales visaient à entraver son engagement politique.

Si le FSIN admet «prendre en compte» le fait qu'Alexeï Navalny se trouvait pendant trois semaines dans le coma dans un hôpital berlinois, il assure que l'opposant n'a pas répondu à une convocation le 23 octobre et n'a «notifié qu'un mois plus tard» aux autorités russes qu'il était en Allemagne, «où, selon lui, il se trouve en rétablissement».

«Le fait de subir des procédures de rééducation n'est pas une raison pour ne pas se présenter à l'enregistrement [à l'inspection pénitentiaire]», a encore estimé le FSIN, ajoutant que l'homme politique avait «été placé sur la liste des personnes recherchées avec l'ordre de prendre des mesures pour l'arrêter lors de l'établissement de sa localisation».

Fin décembre, le Service fédéral russe d’exécution des peines l’avait soupçonné d'avoir enfreint les règles de libération conditionnelle sur la base d’un article publié le 22 décembre dans la revue britannique The Lancet, justifiant pour les autorités russes le dépôt d'une requête auprès du tribunal pour remplacer la sursis par de la prison ferme. «Selon l’article [de The Lancet], Alexeï Navalny est sorti de la clinique le 20 septembre 2020 et dès le 12 octobre, toutes les séquelles de sa maladie avaient disparues. Ainsi, la personne condamnée à une peine avec sursis ne remplit pas les engagements qui lui ont été assignés par le tribunal et échappe au contrôle de l'inspection exécutive pénale», avait indiqué le Service fédéral pénitentiaire.

Alexeï Navalny avait fait un malaise en août au moment où il revenait d'une tournée électorale en Sibérie. Placé dans le coma en Russie puis transféré en Allemagne, il accuse les services de sécurité russes (FSB) d'avoir tenté (en vain) de l'assassiner sur ordre direct du président Vladimir Poutine. Plusieurs chancelleries occidentales, dont l'Allemagne, affirmant se baser sur les résultats de trois laboratoires européens, ont déclaré qu'il avait été victime d'un empoisonnement au Novitchok, une thèse également prônée par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

De leurs côtés, les médecins russes qui l'ont pris en charge avant son transfert à Berlin assurent que les analyses menées sur le patient ne montraient aucune trace d'empoisonnement. Les autorités russes ont par ailleurs plusieurs fois déploré ce qu'elles estimaient être un manque de coopération de ces pays dans l'enquête.

Alexeï Navalny est sorti de l'hôpital sans séquelles, début septembre, et a fait savoir qu'il prévoyait de rentrer en Russie le 17 janvier.

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