Bannissement de Trump : Merkel juge la démarche de Twitter «problématique»
- Avec AFP
Angela Merkel a pris position sur le controversé bannissement de Donald Trump du réseau social Twitter, jugeant «problématique» la décision prise unilatéralement par l'entreprise.
La chancelière allemande Angela Merkel juge «problématique» la fermeture par plusieurs réseaux sociaux dont Twitter des comptes du président sortant américain Donald Trump, a indiqué le 11 janvier son porte-parole.
La liberté d'expression est un droit fondamental
«Il est possible d'interférer dans la liberté d'expression, mais selon les limites définies par le législateur, et non par la décision d'une direction d'entreprise», a expliqué Steffen Seibert lors d'une conférence de presse, ajoutant : «C'est pourquoi la chancelière voit comme problématique que les comptes du président américain sur les réseaux sociaux soient fermés définitivement».
Twitter a suspendu de façon permanente le 8 janvier le compte de Donald Trump, deux jours après les émeutes de ses partisans qui ont envahi le Capitole pendant plusieurs heures.
Facebook et d'autres services comme Snapchat ou Twitch ont aussi suspendu le profil du locataire de la Maison Blanche pour une durée indéterminée.
«La liberté d'expression est un droit fondamental d'importance élémentaire», a souligné le porte-parole du gouvernement allemand.
Or, si les plateformes «ont une très grande responsabilité» et «ne doivent pas rester sans agir» face à des contenus haineux ou violents, il devrait revenir au législateur de «définir un cadre dans lequel la communication sur les réseaux sociaux puisse se faire», a-t-il ajouté.
Steffen Seibert a approuvé les efforts des entreprises d'accompagner les messages de Donald Trump d'annotations, notamment sur leur véracité, ajoutant que «les mensonges et incitations à la violence sont bien évidemment fondamentalement problématiques».
Une décision qui interroge
L'annonce de Twitter a suscité des réactions politiques contrastées.
Le commissaire européen Thierry Breton avait exprimé le 11 janvier sa «perplexité» après une décision «sans contrôle légitime et démocratique» des réseaux sociaux. Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a de son côté estimé que «la régulation des géants du numérique ne peut pas se faire par l'oligarchie numérique elle-même».
Aux Etats-Unis, l'éviction de Donald Trump des principaux réseaux a suscité l'indignation des proches du président républicain.