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Ecosse, Irlande, Allemagne... L'accord post-Brexit entre l'UE et Londres fait réagir

L'annonce par les agences de presse d'un accord post-Brexit auquel sont parvenus le Royaume-Uni et l'UE a été salué, notamment, par l'Allemagne et l'Irlande. Nicola Sturgeon, de son côté, a martelé son souhait d'indépendance pour l'Ecosse.

Vendredi 25 décembre

Le ministère français de la Mer a dévoilé plusieurs mesures du plan d'accompagnement des pêcheurs et mareyeurs après l'annonce d'un accord commercial post-Brexit entre Londres et l'Union Européenne.

«Les pêcheurs et les mareyeurs pourront bénéficier d'une aide forfaitaire pouvant aller jusqu'à 30 000 euros en fonction de leur dépendance aux produits capturés dans les eaux britanniques», indique le ministère dans un communiqué.

«Le gouvernement présentera très prochainement le plan complet d'accompagnement des pêcheurs français», a précisé la ministre de la Mer Annick Girardin dans ce document.

Jeudi 24 décembre

«Pour Calais et son agglomération, pour l’ensemble de notre façade littorale, je salue cet accord dont l’importance est fondamentale sur le plan économique [...] Calais restera la porte d’entrée naturelle en France et en Europe pour les Britanniques», s'est félicitée sur les réseaux sociaux la maire Les républicains de Calais, Natacha Bouchart, soulagée que les pêcheurs puissent continuer «d’avoir accès aux eaux anglaises».

L'accord prévoit de laisser aux pêcheurs européens un accès aux eaux britanniques pendant une période transitoire de cinq ans et demi, jusqu'en juin 2026. Pendant cette transition, l'UE devra progressivement renoncer à 25% de ses prises, qui s'élèvent en valeur à environ 650 millions d'euros par an.

Le député européen Raphael Glucksmann, député européen Place publique, a tenu à rendre hommage à Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE : «Le Parlement va maintenant scruter le texte de l’accord. Mais on peut déjà rendre hommage aux efforts et à la justesse de notre négociateur. J’ai rarement vu quelqu'un d’aussi précis et calme. Bravo Michel Barnier pour ce flegme "britannique" face aux bluffs de Boris Johnson !»

Franck Riester, le ministre français délégué chargé du Commerce extérieur, s'est exprimé auprès de l'AFP : «L'accord commercial doit établir un cadre et des règles claires pour notre nouvelle relation avec le Royaume-Uni. Durant les négociations, nous n'avons cessé de défendre, entre autres, la garantie de conditions de concurrence loyale et le respect de nos normes. Il s'agit pour nous de protéger les entreprises et nos citoyens. Le moment est certes historique mais nous ne pouvons pas nous réjouir de ce départ. Le Royaume-Uni reste un partenaire commercial pour nos entreprises et nous travaillerons en ce sens. L'Europe avance, l'Union est notre force.»

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a abandonné le programme européen d'échanges pour les étudiants Erasmus dans le cadre de son accord post-Brexit conclu avec l'UE, invoquant des questions de coût et annonçant un programme mondial pour le remplacer.

L'opposition britannique votera pour l'accord post-Brexit, a annoncé son chef Keir Starmer. «Quand cet accord viendra devant le Parlement, le parti travailliste l'acceptera et votera pour», a déclaré Keir Starmer lors d'une conférence de presse. «Nous acceptons cet accord, mais ses conséquences sont les vôtres et rien que les vôtres», a-t-il déclaré à l'adresse du gouvernement de Boris Johnson, qui dispose de toute manière d'une très large majorité au Parlement.

Les députés britanniques, actuellement en vacances, sont convoqués le 30 décembre, à la veille de la rupture définitive du Royaume-Uni avec l'UE, pour débattre de l'accord commercial post-Brexit conclu avec les Européens, a annoncé ce 24 décembre la chambre basse du Parlement. 

Le président de la Chambre des communes, Lindsay Hoyle, «a accédé à une demande du gouvernement de rappeler la Chambre le 30 décembre à 9h30 (locales et GMT) afin que les députés débattent de la législation donnant effet dans la loi britannique à l'accord conclu avec l'UE», a indiqué l'institution sur Twitter.

Emmanuel Macron a remercié le négociateur européen Michel Barnier pour sa «ténacité» et son «engagement à défendre les intérêts des Européens et leur unité». «Grâce à vous et [Ursula Von der Leyen], la solidarité européenne a montré sa force», a-t-il estimé.

Le Parlement européen a salué l'accord post-Brexit conclu entre Londres et Bruxelles, tout en avertissant qu'il «poursuivra ses travaux [...] avant de décider de donner ou non son approbation l'an prochain», a déclaré son président David Sassoli.

La durée des négociations et le caractère in extremis de l'accord ne permettent pas un véritable contrôle parlementaire avant la fin de l'année

Le Parlement «regrette que la durée des négociations et le caractère in extremis de l'accord ne permettent pas un véritable contrôle parlementaire avant la fin de l'année [...]. Le Parlement poursuivra ses travaux au sein des commissions compétentes et en session plénière» avant une décision début 2021, a-t-il souligné. Le feu vert des eurodéputés est indispensable pour l'entrée en vigueur officielle de l'accord qui sera cependant appliqué de manière provisoire pour éviter un «no deal».

Les négociations pour préserver la libre circulation des biens et des personnes entre Gibraltar et l'Espagne «continuent», a souligné le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.

Dans le cadre de l'accord post-Brexit, l'UE transférera au Royaume-Uni 25% de la valeur des produits pêchés dans les eaux britanniques par les flottes européennes, à l'issue d'une période de transition jusqu'en juin 2026, a fait savoir un haut responsable européen à l'AFP.

Les anciens Premiers ministres britanniques Theresa May et David Cameron – qui avaient joué un rôle dans le Brexit au Royaume-Uni – ont salué un accord commercial «vraiment bienvenu» entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

«L’unité et la fermeté européennes ont payé», s'est félicité le président français Emmanuel Macron. 

«L’accord avec le Royaume-Uni est essentiel pour protéger nos citoyens, nos pêcheurs, nos producteurs. Nous nous assurerons que c’est bien le cas», a-t-il cependant averti sur Twitter, ajoutant que «l’Europe avance et peut regarder vers l’avenir, unie, souveraine et forte».

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a assuré que l'accord post-Brexit était «bon pour toute l'Europe». «Nous serons vos amis, vos alliés et votre premier marché», a-t-il assuré à l'UE.

«Le Brexit arrive contre la volonté du peuple d’Ecosse», qui a voté à 62% contre la sortie de l'UE, a tweeté Nicola Sturgeon. Le Premier ministre écossais a estimé qu'«aucun accord ne pourra[it] jamais compenser ce que le Brexit enlève [aux Ecossais]».

«Il est temps de tracer notre propre avenir en tant que nation européenne indépendante», a-t-elle affirmé, alors que Londres refuse à l'Ecosse un nouveau référendum sur l'indépendance.

La chancelière allemande Angela Merkel s'est dit «confiante» dans le fait que l'accord post-Brexit trouvé entre l'UE et Londres était «un bon accord».

Le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, a déclaré ce 24 décembre : «Un accord de Brexit est vraiment le bienvenu après quatre longues années de négociations.» 

Le Royaume-Uni et l'Union européenne sont arrivés ce 24 décembre, au terme de longues négociations, à un accord de libre-échange post-Brexit, permettant in extremis d'éviter un «no deal», selon des sources britanniques et européennes citées par l'AFP.