Le président russe Vladimir Poutine a abordé la question sensible du multiculturalisme lors de sa longue conférence de presse de fin d'année, le 17 décembre 2020. Un journaliste de RT l'a interrogé à la mi-journée sur la double thématique de la liberté d'expression et du terrorisme : «Des attentats sont provoqués par les caricatures du prophète. La Russie ne soutient pas la publication de ces caricatures, mais où est la frontière de la liberté d'expression, qui est le droit fondamental de chacun ? Et en ce qui concerne la Russie, que faut-il faire pour prévenir ce scénario européen ?»
A la première question, le chef d'Etat a déclaré que ceux qui offensaient la foi devaient garder à l'esprit qu'il y aurait une «réaction». Pour autant, il a souligné que les grandes religions s'opposaient à la violence.
En Russie, les représentants des diverses confessions habitent leur pays d’origine. Ils n’ont pas d’autre patrie
Quant à la deuxième question, le dirigeant russe est revenu sur les différences entre les multiculturalismes observables en Russie et dans certains pays d'Europe. Vladimir Poutine a relevé que, dans ces derniers, les membres de la communauté musulmane étaient «généralement des immigrants ou des gens issus de l'immigration, de deuxième ou troisième génération, [alors qu'] en Russie, les représentants des diverses confessions habitent leur pays d’origine. Ils n’ont pas d’autre patrie», a ajouté le chef d'Etat. Et de poursuivre : «C'est là que réside la différence principale entre la façon dont cohabitent les représentants des diverses confessions en Russie et celle qu’on voit dans les pays européens. C’est pourquoi, en Europe, le projet multiculturel a échoué, ce que beaucoup de ses adeptes ont dû admettre.»
Le président russe souligne qu'en Russie, «la société multiculturelle s’est forgée au fil des siècles», ce qui expliquerait que ses concitoyens la «chérissent».