Lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année, ce 17 décembre, le président russe Vladimir Poutine a notamment été interrogé sur le thème des caricatures du prophète de l'islam et sur les actes terroristes qui ont pu avoir lieu en réaction à celles-ci. «Il y a des attentats provoqués par les caricatures du prophète. La Russie ne soutient pas la publication de ces caricatures, mais où est la frontière de la liberté d'expression, qui est le droit fondamental de chacun ? Et en ce qui concerne la Russie, que faut-il faire pour prévenir ce scénario européen ?», a ainsi demandé au président russe un journaliste de RT.
Ceux qui offensent la foi, les sentiments des croyants, doivent toujours garder à l'esprit qu'il y aura une réaction. Mais d'un autre côté cette réaction ne doit pas être agressive
Le chef d'Etat a d'abord répondu, de manière générale : «Là où commence la liberté de l'autre, finit la vôtre.» Puis d'ajouter : «Il faut bien comprendre ce principe général, et ceux qui offensent la foi, les sentiments des croyants, doivent toujours garder à l'esprit qu'il y aura une réaction. Mais d'un autre côté cette réaction ne doit pas être agressive.»
Le président russe a en effet fait valoir que, dans toutes les grandes religions mondiales, «qu'il s'agisse du christianisme ou de l'islam, dans la Bible, dans le Coran, où chez les bouddhistes aussi», la violence n'était pas prônée. «La défense des droits ne justifie pas [...] une réaction agressive ; supprimer la vie de l'autre, cet esprit de vengeance est extérieur à toutes ces grandes religions. Le Seigneur donne la vie, le Seigneur la reprend», a-t-il encore déclaré.
Quant au cas précis de la Russie, Vladimir Poutine a déclaré que, s'il y avait «beaucoup de pages sombres dans l'Histoire de l'humanité, il existait dans en Russie une «tradition, qui s'est mise en place au cours des siècles» de respect des religions. «Personne n'admet qu'on puisse porter de telles insultes, de telles offenses», a-t-il déclaré, vraisemblablement en référence aux caricatures de Mahomet. Et de poursuivre : «Je vous demande à tous de faire en sorte que cela n'arrive jamais et qu'à l'intérieur de notre pays, nous puissions garder cette entente.»
Enfin, le président russe a relevé que les musulmans «dans certains pays européens» étaient d'origine immigrée, ce qui n'est pas le cas des populations musulmanes de la Fédération russe – ce qui constitue, selon lui, une «différence fondamentale» quant à la manière dont les relations entre les confessions se construisent.