A la suite de la demande faite le 21 novembre 2020 par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, la ministre fédérale pakistanaise des droits de l'homme Shireen Mazari a retiré le 22 novembre ses déclarations selon lesquelles Emmanuel Macron traitait les musulmans comme les nazis traitaient les juifs, rapporte Al Jazeera.
«Macron fait aux musulmans ce que les nazis ont fait aux juifs – les enfants musulmans obtiendront des numéros d'identification (les autres enfants ne le feront pas) tout comme les juifs ont été forcés de porter l'étoile jaune sur leurs vêtements pour identification», avait déclaré Shireen Mazari dans un tweet désormais supprimé.
«Un membre du gouvernement pakistanais s'est exprimé aujourd'hui [le 21 novembre] sur les réseaux sociaux dans des termes profondément choquants et injurieux à l'égard du président de la République et de notre pays», s'est indignée la diplomatie française, qualifiant ces propos de «détestables» et de «mensonges éhontés, empreints d'une idéologie de haine et de violence».
L'information a été formellement démentie par le gouvernement français. «Le Pakistan doit rectifier ces propos et retrouver le chemin d'un dialogue fondé sur le respect», a insisté la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Dès le lendemain, l'ambassade de France au Pakistan a répondu aux déclarations de Shireen Mazari sur Twitter : «Fausse information et fausse accusation.»
Dans la foulée, l'ambassadeur de France au Pakistan Marc Barety a adressé un message à Shireen Mazari lui demandant de «rectifier [sa] déclaration faite sur Twitter», basée sur l'article du site The Muslim Vibe qui a été modifié le 22 novembre au vue des erreurs factuelles qu'il contenait.
«L'envoyé français au Pakistan m'a envoyé le message suivant et comme l'article que j'avais cité a été corrigé par la publication concernée, j'ai également supprimé mon tweet», a ensuite répondu la ministre fédérale pakistanaise des droits de l'homme.
Le Pakistan est le théâtre depuis le mois de septembre de manifestations anti-françaises, souvent houleuses, après la republication des caricatures du prophète Mahomet par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Plusieurs milliers de personnes ont récemment manifesté aux portes d'Islamabad pour protester contre les déclarations d'Emmanuel Macron en défense du droit à la caricature au nom de la liberté d'expression, lors de l'hommage à l'enseignant Samuel Paty tué après avoir montré de tels dessins à sa classe.