Nucléaire : Le plus vieux réacteur du monde troué comme «un Emmental»
La cuve du réacteur de Beznau I (Suisse), toujours en activité, serait recouverte de petites fissures. Un danger, dénoncent les associations écologistes.
Citant deux sources indépendantes, le quotidien suisse Tages Anzeiger évoque un millier de trous d'environ un demi-centimètre dans la paroi de la cuve.
Un millier de trous ! Ce n'est plus une cuve de réacteur #nucléaire, c'est une passoire ! #Beznauhttp://t.co/C26RkGBVtC
— Denis_Baupin (@Denis_Baupin) 8 Octobre 2015
Erigée en 1969, la centrale, qui ressemble d’après La Tribune de Genève à «un Emmental, ou presque» est provisoirement déconnectée pour révision jusque février prochain. En cause, d’après le porte-parole du groupe Axpo, qui gère les installations, «il ne s'agit pas de fissures, mais éventuellement de salissures ou de variations dans l'épaisseur du matériau par endroits». Mais si la révélation du journal suisse s’avère exacte, la remise en activité serait potentiellement dangereuse. En effet, des substances radioactives pourraient s’échapper de la cuve, située à une cinquantaine de kilomètres de Zurich. La Tribune de Genève parle d’un million d’habitants dans un rayon de 30 kilomètres autour du site, ce qui a suscité l'indignation d'opposants au nucléaire sur les réseaux sociaux.
@IFSN_CH doit maintenant rendre publiques les révélations faites lors du hearing demandé par les Verts sur l'état de #Beznau. #RIPBeznau
— Adèle Thorens (@adelethorens) 8 Octobre 2015
La centrale de Beznau était, depuis quelques temps déjà, dans le viseur d’associations écologistes. Le comité suisse Sortir du Nucléaire la classait d’ailleurs comme la quatrième plus dangereuse au monde dans une étude publiée il y a quelques jours. Quant à l’ONG Greenpeace, elle exigeait sa fermeture pour cause de vétusté, contredisant l’analyse de l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire, qui l’avait pourtant déclarée apte au fonctionnement en 2012. Des membres de l’association écologiste, suspendus au réacteur, avaient d’ailleurs mené une action en 2014.
Une source interne de la centrale estime que cette nouvelle révélation est «tellement grave que Beznau I, toujours en révision, ne pourra plus jamais redémarrer».