Le 15 octobre, l'armée centrafricaine a reçu à Bangui une dizaine de blindés livrés par la Russie, qui coopère militairement depuis 2018 avec cette ancienne colonie française ravagée par la guerre civile.
Plusieurs de ces blindés à quatre roues BRDM-2 ont défilé à travers les rues de Bangui dans un concert de klaxons, entourés par une foule de curieux et de jeunes à moto, selon un journaliste de l'AFP.
A terme, une vingtaine de ces véhicules de reconnaissance légers doivent équiper une armée centrafricaine toujours soumise à un embargo sur les armes depuis 2014 et dépourvue d'équipement lourd.
Soutien historique de nombreux pays africains dans leur lutte pour l’indépendance, Moscou s’était temporairement éclipsée de la scène africaine durant la décennie 1990 en raison de l'effondrement de l'Union soviétique et des difficultés économiques qui en ont résulté.
En 2018, la Russie a scellé un accord de coopération dans le domaine militaire avec la République centrafricaine. Depuis lors, des instructeurs militaires russes entraînent les forces armées centrafricaines et assurent la garde rapprochée du président. Début octobre 2020, l'ambassadeur de Russie en Centrafrique Vladimir Titorenko a annoncé l'ouverture dans le pays d'un bureau militaire composé de quatre généraux russes.
Cette république de la taille de la France comptant environ 4,5 millions d’habitants a basculé dans la guerre civile en 2013 avec le renversement de l’ancien président François Bozizé par des groupes armés islamistes de la coalition Séléka. L’actuel président Faustin Archange Touadera, élu en 2016, briguera en décembre un second mandat. La livraison de blindés intervient donc à deux mois d’une élection qui pourrait être perturbée par des groupes armés qui occupent toujours les trois quarts du territoire centrafricain et terrorisent la population civile.