Cinq ans après le conflit entre l'ex-milice de confession musulmane Seleka dirigée par Michel Djotodja et les groupes d'auto-défense anti-balaka fidèles à l'ancien président François Bozizé, la Centrafrique reste plongée dans l'insécurité et la violences. En cause : des groupes armés qui sèment le trouble. Selon le chef de l'état de la Centrafrique, «ces groupes armés sont dans leur vision d'occupation». Dans ce contexte, réconcilier le pays constitue un défi, un défi possible à relever selon lui à condition de réussir le DDR, ce programme de désarmement, démobilisation et réintégration des anciens rebelles. Il s'agit d'un programme qui entre dans le cadre de la réforme de l'armée en RCA. Celui-ci peine à remplir sa mission mais bénéficie du soutien de partenaires internationaux.
Par ailleurs, le Président centrafricain a évoqué l'enquête sur la mort de deux journalistes russes alors qu'ils réalisaient un documentaire dans le pays. La police affirme que les deux hommes auraient été victime d'un vol. Pour sa part, M. Faustin-Archange Touadéra dénonce une fois encore l'insécurité et demande d'attendre les résultats de l'enquête.
Il s'est également exprimé sur la présence militaire russe dans son pays. La Russie soutient l'armée centrafricaine sur le plan logistique et de la formation. Elle est aussi à l'origine d'une déclaration d'entente entre les groupes armés signée au Soudan. Une médiation en plus de celle qui est menée par l'Union africaine. Pour le président centrafricain, elles sont complémentaires. Pourtant du côté de la France, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires Étrangères, a pris soin de préciser qu'il n'y avait aucune alternative aux négociations menées sous l'égide de l'UA. D'ailleurs, lors des dernières assemblées générales de l'ONU, M. Touadéra a tenu à rassurer le camp français. C'est ce qu'il nous a confié.
Sous le coup d'accusations de Transparency International qui le soupçonne d'être impliqué dans l'affaire des biens mal acquis, une affaire de détournement de fonds publics impliquant déjà ses homologues gabonais, équato-guinéen et congolais, il affirme être victime de manigances politiques orchestrées dans son pays.
Dans cet entretien également, le président centrafricain affirme ne plus être en contact avec l'ancien président Bozizé dont il a été le Premier ministre. François Bozizé a été renversé en 2013. On lui reproche des crimes et autres violations des droits de l'homme.