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Affaire Navalny : les sanctions de l'Union européenne contre Moscou en cours de «finalisation»

Selon l'AFP, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont entendus sur la base de propositions de la France et l'Allemagne pour sanctionner la Russie dans le cadre de l'affaire Navalny.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont entendus, le 12 octobre, à Luxembourg pour sanctionner la Russie concernant l'empoisonnement présumé de l'opposant Alexeï Navalny, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

«La finalisation de la mesure va être menée au niveau technique sur la base des propositions faites par la France et l'Allemagne et des preuves réunies», a-t-il expliqué à l'issue de la réunion lors d'une conférence de presse. «Tout le monde a accepté cette mesure», a-t-il souligné.

«L'idée est d'aller vite», a expliqué un diplomate européen a l'AFP. 

Selon l'AFP, la France et l'Allemagne ont proposé à leurs partenaires d'accepter d'inscrire plusieurs personnes et une entreprise russe où est fabriqué le Novitchok – dont l'utilisation est interdite – sur la liste européenne des sanctions créées pour l'utilisation d'armes chimiques. Cette liste compte déjà 8 noms et un centre de recherche en Syrie. Les sanctions européennes prévoient une interdiction de visa et le gel des avoirs dans l'UE, ainsi que l'interdiction de bénéficier de financements européens. 

Josep Borrell n'a pas souhaité donner de précisions sur les noms des personnes et de l'entité visées.

Nous allons parler de la relations entre l'Union européenne et la Russie

Josep Borrell devait s'entretenir le même jour avec le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov.

«Nous allons parler de la relations entre l'Union européenne et la Russie», a-t-il déclaré. «L'UE a décidé de sanctionner un agissement précis, et cela ne doit pas nous empêcher de discuter des autres sujets», a-t-il affirmé.

«La Russie copréside avec les Etats-Unis et la France le groupe de Minsk» créé par l'Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour rechercher une résolution pacifique du conflit qui oppose l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur la question du Haut-Karabagh, a-t-il rappelé.

Une «coalition antirusse» pour Moscou

Le 7 octobre, les ministres des Affaires étrangères d'Allemagne et de France avaient dénoncé, dans un communiqué commun, une «responsabilité et une implication» de la Russie dans la tentative d'«empoisonnement» de l'opposant russe. Cette accusation avait été formulée après que l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) avait confirmé qu'Alexeï Navalny avait bien été empoisonné par un agent neurotoxique du groupe Novitchok, une substance conçue par des spécialistes soviétiques à des fins militaires.

La Russie avait fustigé ces accusations. «Au lieu de coopérer dûment avec la Fédération de Russie afin d'éclaircir les circonstances de ce qui s'est passé avec ce blogueur, les gouvernements allemand et français sont passés à des menaces et des tentatives de chantage à notre égard», avait déclaré la diplomatie russe dans un communiqué. Elle avait qualifié cette déclaration d'«inacceptable par son contenu et sa tonalité», accusant Paris et Berlin de se placer ainsi «à la tête d'une coalition antirusse» qui serait en train de se former selon Moscou au sein de l'Union européenne.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait par ailleurs pointé du doigt, le 5 octobre, l'incohérence des résultats d'analyses fournies par les laboratoires allemands sur l'opposant Navalny.