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Biélorussie : nouvelle manifestation importante de l'opposition à Minsk, des arrestations

Lors d'une marche baptisée «Pour la liberté des prisonniers politiques», des dizaines de milliers d'opposants au président Loukachenko se sont rassemblés dans le centre de Minsk. La police a déployé un canon à eau et procédé à plusieurs arrestations.

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre de la capitale biélorusse, Minsk, pour un rassemblement antigouvernemental non autorisé, d'après le portail d'informations tut.by, cité par l'agence de presse TASS. L'agence Interfax a fait état de plus de 100 000 manifestants.

La marche, annoncée sur les réseaux sociaux par les opposants, a été baptisée «Pour la liberté des prisonniers politiques», et s'est déroulée de l'obélisque de la place de la Victoire vers un centre de détention de la rue Oktestina.

Les forces de l'ordre ont déployé un canon à eau dans le but de disperser les participants au rassemblement. Des manifestants s'en sont pris au véhicule, comme on peut le voir sur des images capturées par Rutply.

Selon des témoins qui se sont entretenus avec TASS au téléphone, la police biélorusse aurait également procédé à plusieurs arrestations.

La porte-parole du ministère de l'Intérieur biélorusse, Olga Tchemodanova, a confirmé à l'AFP que la police avait procédé à des «interpellations», sans plus de précisions.

Crise politique en Biélorussie

La crise politique en Biélorussie se poursuit depuis deux mois et agite jusqu'à la scène internationale. A l'issu du premier jour du sommet de l'Union européenne dans la nuit du 1er au 2 octobre, le président du Conseil européen, Charles Michel, a annoncé la mise en œuvre des sanctions contre les «responsables de la répression» de l'opposition politique biélorusse, provoquant une mesure similaire de Minsk.

L'annonce de la réélection d'Alexandre Loukachenko avec environ 80% des voix (contre quelque 10% pour sa principale rivale, Svetlana Tikhanovskaïa) a déclenché dès le 9 août dans toutes les grandes villes de Biélorussie des manifestations de contestation des résultats du scrutin, ainsi qu'un mouvement de grève. La police a réagi en procédant à des milliers d'arrestations dans les soirs qui ont suivi le scrutin. Des personnes libérées ont témoigné à l'AFP de privation d'eau ou de nourriture durant leur détention, ou encore de passages à tabac.

Alexandre Loukachenko a rapidement dénoncé les mobilisations antigouvernementales en évoquant, notamment, «des appels à téléguider» les protestataires depuis l'étranger. A plusieurs reprises, il a suggéré que les manifestants contestant sa réélection étaient manipulés par des forces extérieures. En outre, les partisans du chef d'Etat réélu ont eux aussi organisé des mobilisations dans le pays.

Le président biélorusse a promis une réforme constitutionnelle, dont les contours restent à définir, pour répondre à cette crise politique.