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Affaire Navalny : l'ONU réclame à la Russie une enquête «approfondie» et évoque un «crime»

Le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet a exhorté Moscou à coopérer de manière transparente dans le cadre de l'enquête concernant Alexeï Navalny. De son côté, Moscou assure mener des investigations sérieuses.

L'ONU a demandé le 8 septembre à la Russie d'effectuer une enquête «approfondie» concernant Alexeï Navalny, allant jusqu'à évoquer un «crime très grave» commis à l'encontre de l'opposant. 

Dans un communiqué repris par l'AFP, le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Michelle Bachelet a demandé une enquête «approfondie, transparente, indépendante et impartiale» de la part des autorités russes.

«Nier la nécessité d'une enquête approfondie, indépendante, impartiale et transparente sur cette tentative d'assassinat ne constituent pas des réponses adéquates», a-t-elle ajouté.

Elle a également évoqué le «nombre de cas d'empoisonnement, ou d'autres formes d'assassinats ciblés, de citoyens russes [...] soit en Russie même ou sur un sol étranger, au cours des deux dernières décennies», le qualifiant d'«inquiétant».

Interrogé lors d'un point presse à l'ONU, le porte-parole du Haut-commissaire, Rupert Colville, a toutefois reconnu «ne pas être dans une position de faire des accusations directes».

Moscou assure mener une enquête sérieuse

Moscou s'était de son côté dit étonné de n'avoir toujours pas reçu de réponse se l'Allemagne sur le cas de l'opposant et s'était demandé si Berlin ne ralentissait pas «délibérément» l'enquête réclamée par les autorités allemandes.

Concernant l'enquête menée en Russie au sujet d'Alexeï Navalny, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'était exprimé le 1er septembre : «On nous accuse de ne pas enquêter sur cette situation [...] Ce n’est pas vrai. Dès le début de cette affaire, le ministère russe de l’Intérieur a lancé des investigations préliminaires, et l’enquête pourra commencer quand on aura établi ce qui s’est produit. Et – je le dis une fois de plus – pour le moment, ce n’est pas clair.»

Alexeï Navalny est sorti du coma artificiel dans lequel il se trouvait le 7 septembre selon l’hôpital de la Charité à Berlin. L'opposant russe âgé de 44 ans a été victime d'un malaise le 20 août à bord d'un avion entre la Sibérie et Moscou après avoir bu du thé à l'aéroport. Hospitalisé dans un premier temps à Omsk, en Sibérie, il a été transféré le 22 août en Allemagne, où les autorités ont acquis la certitude qu'il avait été victime d'un empoisonnement.

Lors d'une conférence de presse le 7 septembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait contesté certaines accusations portées contre la Russie : «Il faut quand même rester lucide en évaluant la situation. Je répète une fois de plus que pour nous toute tentative d’associer la Russie ou les autorités russes à cet incident sont inacceptables, elles sont intrinsèquement absurdes.»