Ce 6 septembre, les opposants au président Alexandre Loukachenko étaient appelés à descendre dans les rues de toute la Biélorussie, en particulier à Minsk, pour des «Marches de l'unité».
Selon des journalistes de l'AFP, la mobilisation à Minsk était «supérieure à celle des précédents weekends», avec plus de 100 000 Biélorusses défilant pour dénoncer le résultat du scrutin présidentiel, qu'ils jugent frauduleux.
La police biélorusse a fait savoir le 7 septembre qu'elle avait procédé à 633 interpellations. La liste des personnes arrêtées inclut Olga Pavlova, membre du Conseil de coordination de l'opposition.
Selon l'agence Tass, l'Association biélorusse des journalistes a rapporté l'arrestation d'un journaliste de la Radio Racyja et d'un correspondant de l'agence de presse BelaPAN, alors qu'ils couvraient les manifestations en Biélorussie ce 6 septembre.
Crise politique en Biélorussie
L'annonce de la réélection d'Alexandre Loukachenko avec environ 80% des voix (contre quelque 10% pour sa principale rivale, Svetlana Tikhanovskaïa) a déclenché dès le 9 août dans toutes les grandes villes de Biélorussie des manifestations de contestation des résultats du scrutin, ainsi qu'un mouvement de grève.
La police a réagi en procédant à des milliers d'arrestations dans les soirs qui ont suivi le scrutin. Des personnes libérées ont témoigné à l'AFP de privation d'eau ou de nourriture durant leur détention, ou encore de passages à tabac.
Alexandre Loukachenko a rapidement dénoncé les mobilisations anti-gouvernementales en évoquant, notamment, «des appels à téléguider» les protestataires depuis l'étranger. A plusieurs reprises, il a suggéré que les manifestants contestant sa réélection étaient manipulés par des forces extérieures. En outre, les partisans du chef d'Etat réélu ont eux aussi organisé des mobilisations dans le pays.
La Commission électorale centrale de la Biélorussie a rejeté toutes les plaintes au sujet d'une non-validité des résultats de l'élection présidentielle. Néanmoins, le 17 août, le chef de l'Etat biélorusse a fait savoir qu'une nouvelle élection présidentielle pourrait se tenir si une nouvelle Constitution était adoptée par référendum.