«Spoutnik V» : le premier vaccin contre le coronavirus approuvé par le ministère russe de la Santé
Lors d'une visioconférence avec les membres du gouvernement le 11 août, Vladimir Poutine a fait savoir que le premier vaccin contre le Covid-19 avait reçu l'aval du ministère de la Santé. Il procure une «immunité durable», selon le président russe.
Voila une nouvelle qui était attendue depuis des mois maintenant. Lors d'une visioconférence avec les membres du gouvernement le 11 août, le président Vladimir Poutine a annoncé que le vaccin russe contre le coronavirus avait reçu l'aval du ministère de la Santé.
«Ce matin, pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau coronavirus a été enregistré [...] Je sais qu'il est assez efficace, qu'il donne une immunité durable», a déclaré Vladimir Poutine. «Je le répète, il a passé tous les tests nécessaires», a-t-il souligné.
Le président russe a également révélé que l'une de ses filles avait reçu une dose du vaccin.
Le ministère russe de la Santé a lui révélé des clichés du nouveau vaccin. Son nom sera «Spountik V [V pour vaccin]», en référence au célèbre satellite.
Un mise en circulation prévue pour 2021
Le vaccin développé par l'Institut de recherche en microbiologie et épidémiologie Gamaleïa de Moscou, en collaboration avec le ministère de la Défense, a donc reçu le feu vert du régulateur. Prochaine étape : sa mise en production. Sur ce point, Vladimir Poutine a expliqué espérer que le pays initiera rapidement une production de masse visant à fabriquer plusieurs millions de doses de vaccin. «J'espère que nous pourrons commencer dans un proche avenir [...] la production de masse de ce médicament. Pour que tous ceux qui le souhaitent, bien sûr, se fassent volontairement [vacciner]», a-t-il déclaré.
«Dans le même temps [...] des règlements techniques sont en cours d'élaboration pour une production à grande échelle sur les sites d'un certain nombre de représentants nationaux», a de son côté fait savoir le ministre de la Santé, Mikhaïl Murachko, repris par l'agence RIA Novosti.
Toujours d'après le ministre, aucune complication grave n'a été relevée durant les différentes phases de test. Selon lui, une vaccination en deux temps permet une immunité à plus long terme, à savoir d'une durée de deux ans.
Ce vaccin sera mis en circulation le 1er janvier 2021, d’après le registre national des médicaments du ministère de la Santé, cité par plusieurs agences de presse russes.
Cette autorisation du ministère de la Santé ouvre la voie à de vastes essais, couvrant des milliers de participants, et que l'on surnomme communément «phase III», après lesquels le vaccin reçoit, ou non, une autorisation définitive.
Kirill Dmitriev a fait savoir que plus d'un milliard de doses avaient déjà été pré-commandées par 20 pays étrangers. La production industrielle devrait débuter en septembre prochain selon lui, alors que la «phase III» des essais commence le 12 août.
Repris par l'agence Reuters, un porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, a réagi à cette nouvelle lors d'une conférence de presse depuis Genève (Suisse) : «Nous sommes en contact étroit avec les autorités sanitaires russes et des discussions sont en cours concernant une éventuelle préqualification du vaccin par l'OMS, mais là encore la préqualification de tout vaccin comprend un examen et une évaluation rigoureux de toutes les données de sécurité et d'efficacité requises.»