Lors d'un entretien téléphonique ce 7 août, Vladimir Poutine et Alexandre Loukachenko se sont déclarés convaincus que l'affaire des ressortissants russes récemment arrêtés en Biélorussie serait résolue «dans l'esprit de compréhension mutuelle qui caractérise la coopération entre les deux pays», selon un communiqué du Kremlin.
«La partie russe est intéressée au maintien d'une situation politique intérieure stable en Biélorussie et au déroulement de l'élection présidentielle [du 9 août] dans une atmosphère de calme», a précisé dans son communiqué la présidence russe.
Le 29 juillet, le chef du service de renseignement biélorusse Valery Vakoultchik avait annoncé l'arrestation de 32 ressortissants russes près de Minsk, membres selon lui «de l'organisation paramilitaire Wagner» (société militaire privée dont les actions suscitent régulièrement la controverse, à l'instar de BlackWater). Un 33e homme avait été appréhendé dans le sud du pays. Selon l'agence Belta et la première chaîne de télévision biélorusse, ces arrestations ont été menées après que les autorités ont appris «l'arrivée sur le territoire [biélorusse] de 200 combattants devant déstabiliser la situation en période de campagne électorale».
Le 30 juillet le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait déjà démenti toute tentative de déstabilisation de la Biélorussie et déclaré : «Il est évident que ça ne peut être le cas, la Russie et la Biélorussie sont des alliés, les partenaires les plus proches.»
Selon l'ambassadeur de Russie à Minsk Dmitri Mezentsev, les ressortissants russes arrêtés avaient été contraints «de se rendre dans le sanatorium "Biéloroussotchka" dans les environs de Minsk car, en transit [via la Biélorussie], ils avaient manqué leur vol en partance de l’aéroport national de Minsk à destination d’un pays tiers [la Turquie]». Le diplomate avait ajouté : «D’après des informations qu’il reste encore à préciser, il est possible que les citoyens russes soient employés d’une entreprise de sécurité privée qui, conformément à ses obligations contractuelles, est chargée d’assurer la protection d’infrastructures et de ressources énergétiques à l’étranger, mais pas en Biélorussie.»
Le 4 août, le président biélorusse a déclaré qu’une seconde unité de mercenaires serait entré dans le pays, sans préciser de quel pays venaient ces individus.
Ces dernières semaines, le dirigeant biélorusse a accusé à la fois Moscou et l'Occident de vouloir intervenir dans le scrutin présidentiel, sous-entendant que certains candidats de l'opposition étaient financés par le Kremlin. Partant, Alexandre Loukachenko a assuré qu'il défendrait son pays «selon toutes les méthodes légales» et qu'il ne donnerait «son pays à personne». Le Kremlin a démenti catégoriquement de telles velléités d'ingérence.