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Biélorussie : Loukachenko affirme qu’un second bataillon de mercenaires serait entré dans le pays

Evoquant l'arrestation de citoyens russes, le président biélorusse a dénoncé une tentative d'organiser un «massacre» à Minsk. Moscou, de son côté, rappelle que la culpabilité de ces ressortissants n'a été établie d'«aucune manière».

Lors de son discours traditionnel à la Nation et à l’Assemblée nationale ce 4 août, le président biélorusse a affirmé que les 33 citoyens russes interpellés le 29 juillet dernier, qu'il accuse d'être membres de l'organisation paramilitaire controversée Wagner, avaient «tout raconté».

«Ils ont décidé d’utiliser les technologies des "révolutions de couleur" en Biélorussie, mais cela ne fonctionnera pas», a déclaré Alexandre Loukachenko, en référence à différents soulèvements survenus par le passé et bénéficiant du soutien de l'Occident.

Alexandre Loukachenko a annoncé que les détenus avaient avoué avoir été «envoyés spécialement en Biélorussie». «Leur ordre était d'attendre», a-t-il déclaré face à son public. Par ailleurs, selon le président biélorusse, leur intention était «d'organiser un massacre dans le centre de Minsk».

Moscou dénonce le «spectacle» autour des arrestations 

Répondant à l'intervention du dirigeant, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étangères a rappelé, dans une publication sur Facebook, que la culpabilité des ressortissants arrêtés n'avait été «établie d’aucune manière». 

Dénonçant «le spectacle qui a été organisé autour de leur arrestation», la porte-parole de la diplomatie russe a ajouté : «Nous ne permettrons pas qu’on leur fasse du mal, et la partie biélorusse en est bien consciente.»

Un autre bataillon déployé ?

Par ailleurs, le leader biélorusse a signalé la présence d'autres étrangers sur le territoire national à l'approche de la présidentielle. «Aujourd'hui, nous avons reçu des informations sur un autre groupe [de mercenaires], déployé dans le sud [de la Biélorussie]», a déclaré le président, sans préciser de quel pays venaient ces individus. «Nous devons donc courir dans les bois et les attraper. Nous allons tous les capturer !», a-t-il lancé. 

Le 29 juillet, le chef du service de renseignement biélorusse Valery Vakoultchik, cité par l'agence de presse Tass, avait annoncé l'arrestation de 32 ressortissants russes près de Minsk, membres selon lui «de l'organisation paramilitaire Wagner» (société militaire privée dont les actions suscitent régulièrement la controverse, à l'instar de BlackWater). Un 33e homme avait été appréhendé dans le sud du pays.

Minsk avait alors réclamé des explications aux autorités russes, qui avaient démenti toute tentative de déstabilisation du pays, rappelant que la Russie et la Biélorussie étaient des pays «alliés».

Selon l'ambassadeur russe à Minsk Dmitri Mezentsev, les ressortissants russes arrêtés avaient été contraints «de se rendre dans le sanatorium "Biéloroussotchka" dans les environs de Minsk car, en transit [via la Biélorussie], ils avaient manqué leur vol en partance de l’aéroport national de Minsk à destination d’un pays tiers». Le diplomate avait ajouté : «D’après des informations qu’il reste encore à préciser, il est possible que les citoyens russes soient employés d’une entreprise de sécurité privée qui, conformément à ses obligations contractuelles, est chargée d’assurer la protection d’infrastructures et de ressources énergétiques à l’étranger, mais pas en Biélorussie.»

Loukachenko veut «sauver le pays»

A quelques jours de l'élection présidentielle, Alexandre Loukachenko s'est également adressé à l'opposition, qui a organisé plusieurs rassemblements massifs dans la capitale et à travers le pays, lui ordonnant de «rester à l'écart» et de lui permettre de «sauver le pays».

Il a par ailleurs qualifié de «pauvres nanas» sa principale rivale, Svetlana Tikhanovskaïa, et ses deux alliées, l'ex-directrice de campagne d'un rival emprisonné du président et l'épouse d'un opposant qui s'est exilé.

«Elles ne comprennent rien de ce qu'elles disent, de ce qu'elles font», a lâché celui qui dirige la Biélorussie depuis 1994, ajoutant : «On ne dirige pas un pays en sortant de nulle part.»

«Si vous n’êtes pas capables et n’êtes pas prêts pour quelque-chose - écartez-vous, n’intervenez pas, ne [m']empêchez pas d'avancer, laissez-moi sauver le pays», a déclaré le président biélorusse cité par l'agence RIA Novosti.