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Russie, France, Etats-Unis, monde arabe... De nombreux pays offrent leur assistance au Liban

Suite aux deux explosions qui ont eu lieu ce 4 août dans la capitale libanaise, Beyrouth, plusieurs pays dont la France ont adressé leurs condoléances et proposé leur soutien tant financier que logistique.

De nombreux pays ont présenté ce 4 août leurs condoléances et proposé de l'aide au Liban, où deux énormes explosions ont secoué Beyrouth faisant au moins 103 morts et 4 000 blessés, selon des bilans de la  Croix rouge libanaise et du ministère de la Santé, repris par l'AFP, au lendemain matin de la catastrophe.

Face aux dégâts considérables causés par les explosions, le Premier ministre libanais Hassan Diab avait lancé un «appel urgent à tous les pays amis et les pays frères».

«La Russie partage le chagrin du peuple libanais»

«La Russie partage le chagrin du peuple libanais», a déclaré le président de la Russie, Vladimir Poutine, dans un télégramme de condoléances au président libanais, Michel Aoun.

«Veuillez transmettre mes paroles de sympathie et de soutien aux familles et amis des victimes et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés», a-t-il ajouté dans le document.

De plus, cité par l'agence TASS, le ministère des Situations d'urgence de la Fédération de Russie a fait savoir qu'un hôpital mobile ainsi que plusieurs médecins seraient envoyés dans la capitale libanaise. 

La France déploie «plusieurs tonnes de matériel sanitaire»

La France a déclaré être aux «côtés du Liban» et le président de la République a rapidement annoncé l'acheminement de «secours et moyens français» à Beyrouth. «Nous déployons au Liban un détachement de la sécurité civile et plusieurs tonnes de matériel sanitaire. Des urgentistes vont également rejoindre Beyrouth au plus vite pour renforcer les hôpitaux. La France est déjà engagée», a écrit sur Twitter Emmanuel Macron, dans la nuit du 4 au 5 août.

L'aide promise par la France au Liban sera acheminée dès le 5 août par deux avions militaires avec à leur bord du personnel de la sécurité civile, plusieurs tonnes de matériel et un poste sanitaire mobile, a fait valoir l'Elysée auprès de l'AFP. 

Ces avions transporteront «un détachement de la sécurité civile (55 personnes, 15 tonnes de matériel) et un poste sanitaire mobile incluant 6 tonnes de matériel et permettant la prise en charge de 500 blessés», selon la même source.

«L’Ambassade de France est pleinement mobilisée pour porter assistance aux ressortissants français qui pourraient en avoir besoin», a par ailleurs tweeté l'Ambassade de France au Liban.

Les Etats-Unis «prêts à aider le peuple libanais»

Les Etats-Unis ont dit «suivre étroitement» les développements et tenter de savoir si des ressortissants américains ont été touchés par les explosions.

«Je tiens à présenter mes plus sincères condoléances à tous ceux qui ont été touchés par l'explosion massive du port de Beyrouth le 4 août. Nous surveillons et sommes prêts à aider le peuple libanais à se remettre de cette horrible tragédie», a fait savoir le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, toujours sur le réseau social.

«Israël n'a rien à voir avec cet incident» et propose une aide humanitaire au Liban

Israël a proposé le 4 août au soir une aide humanitaire au Liban, pays voisin avec lequel il est techniquement en état de guerre, comme le rapporte l'AFP. 

«Je ne vois pas de raison de douter des informations émanant de Beyrouth [...] il s'agit d'un accident qui semble avoir été causé par un incendie», a déclaré le chef de la diplomatie israélienne Gabi Ashkenazi le même soir. «Israël n'a rien à voir avec cet incident», a aussi commenté, toujours auprès de l'agence de presse, une source gouvernementale requérant l'anonymat.

«Communiqué commun des ministres de la défense et des affaires étrangères israéliens : Israel s’est adressé ce soir au Liban par des intermédiaires diplomatiques et sécuritaires internationaux pour proposer au gouvernement libanais une aide humanitaire et médicale d’urgence», a par exemple tweeté l'ambassade d'Israël en France.

Royaume-Uni, Allemagne, Canada...

Outre-Manche, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a également fait savoir que son pays était prêt aider le Liban. «Les photos et vidéos de Beyrouth ce soir sont choquantes. Toutes mes pensées et mes prières accompagnent ceux qui sont impliqués dans ce terrible incident. Le Royaume-Uni est prêt à apporter son soutien de toutes les manières possibles, y compris aux ressortissants britanniques concernés», a-t-il fait valoir sur Twitter.

D’après des propos repris par l’AFP, la chancelière allemande Angela Merkel s'est dite «choquée» et a promis d'offrir «un soutien au Liban».

Le gouvernement canadien a lui aussi offert son aide, par la voix de son Premier ministre Justin Trudeau. «Les Canadiens sont de tout cœur avec les Libanais aujourd’hui. On pense à tous ceux qui ont été blessés dans cette explosion tragique, ainsi qu’à ceux qui essaient de retrouver un ami ou un membre de leur famille ou encore qui ont perdu un être cher. On est prêts à vous aider», a-t-il souligné sur la plateforme de microblogging.

Dans une publication rédigée le 4 août sur son compte Twitter en arabe, le président de la Turquie a exprimé ses condoléances aux proches des victimes de l'explosion du port de Beyrouth. «Je demande à Dieu tout-puissant de leur inspirer patience et réconfort, et j'espère un prompt rétablissement pour les blessés. En Turquie, nous serons toujours aux côtés du Liban et de nos frères libanais», a poursuivi Recep Tayyip Erdogan.

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, a exprimé, toujours sur Twitter, le soutien de la République islamique au peuple «résilient» du Liban. «Comme toujours, l'Iran est disponible pour fournir une assistance par tous les moyens nécessaires», a-t-il ajouté.

Le monde arabe solidaire avec Beyrouth

Le chef de l'Etat libanais a également reçu un appel du président irakien, Barham Saleh, qui a assuré sa solidarité au Liban et offert de l'aider.

Des pays du Golfe, dont certains ont des relations étroites avec le Liban, ont rendu hommage aux victimes.

L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a appelé le président libanais pour lui présenter ses condoléances, selon l'agence de presse nationale QNA, qui a ajouté que des hôpitaux de campagne seraient envoyés au Liban.

«Nos cœurs sont avec Beyrouth et son peuple», a tweeté de son côté le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Anwar Gargash, postant une photo de la célèbre Burj Khalifa de Dubaï, illuminée avec les couleurs du drapeau libanais. Et d'ajouter : «Que Dieu [...] protège le Liban frère et les Libanais pour réduire leurs souffrances et soigner leurs blessures.»

De son côté, le Koweït a annoncé qu'il enverrait de l'aide médicale d'urgence au Liban, selon l'agence officielle Kuna.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères a appelé son homologue Charbel Wehbe pour lui faire part de sa solidarité, se disant prêt à offrir toute assistance au Liban.

Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a souligné l'«importance de trouver la vérité dans les explosions et ceux qui les ont causées». Elles «vont malheureusement exacerber les difficultés du Liban et augmenter la gravité de la crise […] traversée par le pays», a-t-il estimé.

Environ 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium étaient stockées dans l'entrepôt du port de Beyrouth qui a explosé le 4 août, provoquant des morts et des dégâts sans précédent dans la capitale libanaise, selon le Premier ministre Hassan Diab.

«Il est inadmissible qu'une cargaison de nitrate d'ammonium, estimée à 2 750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution», a-t-il déclaré devant le Conseil supérieur de défense qui a tenu une réunion d'urgence. «C'est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire sur cette question», a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par un porte-parole en conférence de presse.

Ces explosions surviennent alors que le Liban connaît sa pire crise économique depuis des décennies, marquée par une dépréciation monétaire inédite, une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques, qui alimentent depuis plusieurs mois la grogne sociale.