International

Explosions au Liban : le Hezbollah nie avoir un entrepôt d'armes dans le port de Beyrouth

Deux puissantes déflagrations sont survenues à Beyrouth le 4 août. Au moins 150 victimes sont à déplorer. Le gouvernement a pointé du doigt une cargaison de 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium stockée depuis 6 ans dans un entrepôt.

Dimanche 9 août

La France a mis en place un «pont aérien et maritime» afin d'acheminer plus de 18 tonnes d'aide médicale et près de 700 tonnes d'aide alimentaire vers Beyrouth, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères.

Huit vols – les premiers partis le 5 août, dès le lendemain de la catastrophe – et deux liaisons maritimes sont pour l'heure programmés, a détaillé le ministère dans un communiqué.

L'énorme explosion au port de Beyrouth a engendré un cratère de 43 mètres de profondeur, a fait savoir ce 9 août à l'AFP une source sécuritaire libanaise, citant des évaluations effectuées par des experts français en pyrotechnie dépêchés sur le terrain.

Samedi 8 août

L'explosion au port de Beyrouth, qui a dévasté des quartiers entiers de la capitale libanaise, a fait 158 morts et plus de 6 000 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.

Le ministère a revu à la baisse le nombre de personnes toujours portées disparues, indiquant qu'il était désormais de 21, alors qu'il évoquait auparavant plusieurs dizaines. Le précédent bilan de la terrible explosion était de 154 morts et plus de 5 000 blessés.

43 Syriens figurent parmi les victimes de l'explosion au port de Beyrouth, a annoncé l'ambassade de Syrie au Liban ce 8 août.

L'épouse de l'ambassadeur des Pays-Bas au Liban est décédée des suites de ses blessures après l'explosion ravageuse du port de Beyrouth, a fait savoir l'ambassade dans un communiqué.

Une vidéo d'une des déflagrations du port de Beyrouth du 4 août, prise par un téléphone portable, a émergé sur les réseaux sociaux. On y voit un épais nuage de fumée s’échapper du port, avant que la deuxième explosion survienne.

L'Elysée a fait savoir à l'AFP qu'une conférence des donateurs co-organisée par l'ONU et la France aurait lieu le 9 août à 14h.

Plus de 60 personnes sont toujours portées disparues à Beyrouth, quatre jours après l'explosion au port qui a dévasté la capitale et tué plus de 150 personnes, a indiqué ce 8 août un responsable du ministère libanais de la Santé.

«Le nombre de morts s'élève à 154, dont 25 qui n'ont pas encore été identifiés», a affirmé ce responsable. «En outre, nous avons 60 personnes toujours portées disparues», a-t-il précisé à l'AFP. Le ministère de la Santé a affirmé la veille qu'au moins 120 des plus de 5 000 personnes blessées par l'explosion du 4 août, étaient toujours dans un état critique.

Vendredi 7 août

«Je nie totalement, catégoriquement, qu'il y ait quoi que ce soit à nous dans le port, ni entrepôt d'armes, ni entrepôt de missiles (...) ni une bombe, ni une balle, ni nitrate» d'ammonium, a martelé le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans une allocution télévisée, après des accusations qui ont circulé dans les médias ou au sein de l'opinion publique et pointant du doigt le mouvement chiite libanais.

Les Etats-Unis ont annoncé envoyer immédiatement au Liban 15 millions de dollars de nourriture et de médicaments, trois jours après les violentes explosions qui ont dévasté Beyrouth. 

Cette aide, qui sera acheminée sur place par l'armée américaine, équivaut à trois mois de nourriture pour 50 000 personnes et trois mois de médicaments pour 60 000 personnes, a indiqué dans un communiqué l'agence d'aide internationale des Etats-unis, USAid.

Le président libanais, Michel Aoun, a jugé nécessaire ce 7 août de revoir un régime politique «paralysé», au lendemain d'une visite de son homologue français, Emmanuel Macron, qui avait appelé les responsables à «changer le système».

«Nous sommes confrontés à une révision de notre système basé sur le consensus car il est paralysé et ne permet pas de prendre des décisions qui peuvent être mises en oeuvre rapidement : elles doivent être consensuelles et passer par plusieurs autorités», a estimé le président, conspué par une grande partie de l'opinion publique libanaise, encore plus après l'explosion effroyable au port de Beyrouth.

Interrogé par un journaliste, le président libanais Michel Aoun a rejeté l'idée d'une enquête internationale sur les explosions de Beyrouth, estimant que cela «diluerait la vérité».

La veille, Emmanuel Macron, en visite au Liban, avait lui réclamé une «enquête internationale ouverte, transparente pour éviter que d'abord des choses soit cachées, et aussi que le doute ne s'installe».

Le 6 août, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Beyrouth pour réclamer la démission du gouvernement à la suite des explosions mortelles dans le port de la ville. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

Les institutions européennes participeront à une conférence des donateurs organisée le 9 août par la France pour mobiliser une aide humanitaire d'urgence pour la population de Beyrouth ravagée par deux explosions, a annoncé ce 7 août la Commission européenne. «La Commission européenne sera représentée par le commissaire chargé de l'aide humanitaire Janez Lenarcic. Nous comprenons que cette conférence organisée par vidéo vise à collecter des fonds pour une aide humanitaire d'urgence», a précisé le porte-parole de l'exécutif bruxellois Eric Mamer.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, se rendra le 8 août à Beyrouth pour «témoigner de la solidarité de l'Europe avec le peuple libanais» et rencontrer les dirigeants de ce pays meurtri par une explosion dévastatrice.

«Choqués et attristés, nous nous tenons aux côtés de tous ceux qui ont été touchés et fournirons de l'aide», a tweeté le Belge, qui rencontrera le président Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Hassan Diab.

A Beyrouth, des groupes de bénévoles continuent de nettoyer les débris dans les maisons et les rues de la ville.

Le gouvernement jordanien a envoyé un hôpital de campagne à Beyrouth le 6 août afin de pallier le manque de lits dans la ville après deux explosions massives. L’hôpital comprend 48 lits, ainsi que dix lits de soins intensifs et deux salles d’opération.

Le 6 août, des manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade française à Beyrouth, afin d'exprimer auprès de la France leurs critiques vis-à-vis du gouvernement libanais. Sa corruption, selon les manifestants, est responsable des deux explosions gigantesques qui ont frappé le port de la ville.

Jeudi 6 août

Au moins 16 fonctionnaires du port de Beyrouth et des autorités douanières ont été placés en détention dans le cadre de l'enquête sur les explosions meurtrières et dévastatrices d'un entrepôt renfermant des tonnes de nitrate d'ammonium, a annoncé ce 6 août le procureur militaire.

Il s'agit de «responsables du conseil d'administration du port de Beyrouth et de l'administration des douanes, et des responsables des travaux d'entretien et des [ouvriers] ayant effectué des travaux dans le hangar numéro 12», où étaient stockées les tonnes de nitrate d'ammonium, a précisé le procureur militaire Fadi Akiki dans un communiqué.

«Il faut une enquête internationale ouverte, transparente pour éviter que d'abord des choses soit cachées, et aussi que le doute ne s'installe», a également déclaré Emmanuel Macron.

«Dans les tout prochains jours, nous organiserons une conférence internationale de soutien et d'appui à Beyrouth et à la population libanaise», a annoncé Emmanuel Macron afin de mobiliser «des financements internationaux, des Européens, des Américains, tous les pays de la région et au delà, afin de fournir des médicaments, des soins, de la nourriture», a-t-il déclaré.

«C'est le temps des responsabilités aujourd'hui pour le Liban et pour ses dirigeants», a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse après ses entretiens avec les principaux responsables libanais. Il a appelé à une «refondation d'un ordre politique nouveau» et à de «profonds changements».

Le président de la République française Emmanuel Macron tient une conférence de presse, à Beyrouth, après avoir rencontré a rencontré le président libanais Michel Aoun, le Premier ministre Hassan Diab et le chef du Parlement Nabih Berri.

Après la «terrible tragédie» du port de Beyrouth, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé ce 6 août le Liban à «sortir de l'impasse» sur les réformes réclamées par la communauté internationale et qui peinent à se concrétiser dans un pays en plein nauffrage économique.

«Le FMI explore toutes les voies possibles pour soutenir le peuple libanais. Il est essentiel de sortir de l'impasse dans les discussions sur les réformes essentielles et de mettre en place un programme significatif pour redresser l'économie», a estimé dans un communiqué la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.

Comme le rapporte le journaliste de RT France présent sur place, à l’initiative de la maire Joëlle Ceccaldi-Raynaud, un hommage aux victimes de l'explosion de Beyrouth a été rendu à Puteaux dans la cour du Maréchal Leclerc, devant des cèdres du Liban.

Evoquant la mort d'une diplomate allemande tuée dans la double explosion du port de Beyrouth, le ministre des Affaires étrangères allemand s'est exprimé dans un communiqué publié ce 6 août : «Nos pires craintes ont été confirmées. Une collaboratrice de notre ambassade à Beyrouth est morte dans son appartement à la suite de l'explosion. Tous les membres du ministère des Affaires étrangères sont en deuil de leur collègue», a-t-il notamment écrit.

A l'occasion de l'arrivée du président de la République française à Beyrouth, le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a publié un tweet dans lequel il a souhaité «met[tre] en garde contre une ingérence dans la vie politique du Liban» : «Elle ne sera pas acceptée. Le Liban n’est pas un protectorat français. je mets en garde les Libanais à propos des réformes de Macron : protégez les revendications de votre révolution citoyenne», a ajouté le député des Bouches-du-Rhône.

En déplacement à Beyrouth, Emmanuel Macron a déclaré que sa priorité était «l'aide et le soutien à la population, sans condition».

«C'est l'exigence que la France porte depuis des mois, pour ne pas dire des années, de réformes indispensables dans certains secteurs [...] Si ces réformes ne sont pas faites, le Liban continuera de s'enfoncer», a-t-il ajouté.

«Je souhaite organiser la coopération européenne et plus largement la coopération internationale», a déclaré Emmanuel Macron à son arrivée au Liban. «Nous aiderons à organiser dans les prochains jours des soutiens supplémentaires au niveau français, au niveau européen», a-t-il ajouté.

Selon une communication de la présidence libanaise, Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue libanais Michel Aoun dans le salon d'honneur de l'aéroport de Beyrouth.

Le président français Emmanuel Macron est arrivé au Liban, première visite d'un chef d'Etat étranger depuis les explosions qui ont dévasté plusieurs quartiers de Beyrouth, faisant plus de 137 morts, a fait savoir l'Elysée.

Emmanuel Macron, qui doit rencontrer les principaux dirigeants libanais, veut «démentir que le Liban», touché par une crise politique et économique, «est seul, coulé, près de disparaître», selon la présidence française.

«Le Liban n'est pas seul», a-t-il twitté simultanément en français et en arabe.

Après la gigantesque explosion qui a dévasté Beyrouth, l'Irak a annoncé lancer une enquête sur ses propres stocks de matières explosives.

Des explosions de stocks d'armes ou de munition, parfois conservés dans des zones résidentielles, ont déjà causé des dommages par le passé en Irak, un pays déjà ravagé par les guerres et où les court-circuits incendiaires et meurtriers sont foison durant l'été, l'un des plus chauds au monde.

«Une commission d'urgence menée par le chef de la Direction des postes-frontières va dresser un inventaire des matières à haute dangerosité stockées dans les terminaux terrestres, aériens et portuaires, comme les matières chimiques ou le nitrate d'ammonium», responsable de l'explosion à Beyrouth, a fait savoir cette direction dans un communiqué. Celle-ci se donne «72 heures» pour communiquer ses résultats, «pour éviter ce qui est arrivé au Liban».

Les capacités de financement de l'Etat libanais et de la banque centrale face aux conséquences de l'explosion du 4 août à Beyrouth sont «très limitées» et le pays aura besoin d'une aide financière internationale, a déclaré ce 6 août le ministre de l'Economie.

«La capacité de l'Etat est très limitée, tout comme celles de la banque centrale et des banques. Nous ne nageons pas dans les dollars», a expliqué Raoul Nehme à la chaîne de télévision Sky News Arabia. Il a ajouté que de nombreux pays avaient proposé leur aide, à hauteur de plusieurs milliards de dollars.

L'aide promise par la France au Liban a été acheminée dès le 5 août par deux avions militaires avec à leur bord des personnels de la sécurité civile, plusieurs tonnes de matériel et un poste sanitaire mobile, a fait savoir l'Elysée. En outre, Emmanuel Macron se déplace ce 6 août au Liban, pays avec lequel il a, dès le début de son mandat, misé sur un rapprochement diplomatique. Explications.

Deux jours après la double explosion du 4 août, le port de Beyrouth est un champ de ruines. Selon les premiers éléments, l’origine de cet incident pourrait être un stock de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium qui se trouvaient depuis plus de six ans dans un entrepôt. La direction du port et les douanes s’accusent mutuellement de négligence.

Selon un nouveau bilan provisoire, la double explosion survenue le 4 août dans le port de Beyrouth a occasionné au moins 137 morts et 5 000 blessés, comme le rapporte l'AFP citant le ministère de la Santé.

Mercredi 5 août

Des images prises par un drone au lendemain de la catastrophe de Beyrouth témoignent de l'ampleur des destructions subies par la ville. 

La reine Elizabeth II s'est dite «profondément attristée» par les explosions meurtrières qui ont dévasté Beyrouth, dans un message de condoléances adressé au président libanais Michel Aoun.

«Le prince Philip et moi sommes profondément attristés par les informations concernant l'explosion survenue hier au port de Beyrouth. Nos pensées et prières vont aux familles et amis de ceux qui ont été blessés ou ont perdu la vie, et à tous ceux dont les domiciles et les moyens de subsistance ont été affectés», a écrit la souveraine britannique de 94 ans dans ce message.

Au moins 113 personnes ont péri dans les explosions et des dizaines sont portées disparues, selon un nouveau bilan fourni par le ministre de la Santé, Hamad Hassan.

L'énorme déflagration survenue mardi soir a aussi fait 4 000 blessés blessés. «Il y a certainement encore [des victimes] sous les décombres et nous recevons des dizaines d'appels pour des disparus», a-t-il précisé à des journalistes, repris par l'AFP, en marge d'une réunion du gouvernement.

Cité par l'AFP, le parquet de Paris a fait savoir que 21 Français avaient été blessés dans les explosions à Beyrouth. Il a également annoncé l'ouverture d'une enquête pour «blessures involontaires».

«Au nom du gouvernement d'Israël, j'adresse mes condoléances au peuple libanais. Hier, le Liban a subi une catastrophe majeure. Nous sommes prêts à offrir une aide humanitaire», a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, sur son compte Twitter officiel. 

L'état d'urgence a été décrété à Beyrouth pour deux semaines, comme l'a annoncé en conférence de presse la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, précisant : «Un pouvoir militaire suprême sera immédiatement chargé des prérogatives en matière de sécurité.»

«On a jamais vu ça durant toutes les années de guerre au Liban», a déclaré Fouad Abou Nader, fondateur et président de l’ONG Nawraj sur RT France.

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu'il réunirait à 16h à Matignon les ministres concernés pour «coordonner» l'envoi des secours et matériels à Beyrouth.

En déplacement dans le Cher, il a confirmé l'envoi de trois avions d'assistance avec pour objectif de prendre en charge «au moins 500 blessés», ajoutant que ce serait l'occasion d'«évaluer, en lien évidemment avec les autorités libanaises, les moyens supplémentaires qui leur seront nécessaires», face à ce «drame d'une ampleur exceptionnelle qui touche un pays ami».

Sur Twitter, le maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), a fait savoir que la ville débloquerait «une aide d'urgence de 100 000 euros». «Ce mercredi soir à partir de minuit, nous éteindrons la tour Eiffel pour rendre hommage à toutes les victimes», a-t-elle ajouté.

L'édile a également présenté ses condoléances «au nom de Paris et de l’ensemble des Parisiens» à l'ensemble des victimes et de leurs proches.

Emmanuel Macron se rendra le 6 août au Liban pour «rencontrer l'ensemble des acteurs politiques», a fait savoir l'Elysée, repris par l'AFP.

«Je me rendrai demain à Beyrouth à la rencontre du peuple libanais pour lui porter le message de fraternité et de solidarité des Français», a déclaré le président sur Twitter. 

Le chef de l'Etat rencontrera son homologue libanais, Michel Aoun, ainsi que le Premier ministre Hassan Diab, au moment où la France a affiché sa solidarité et envoyé des personnels et matériels pour venir en aide aux autorités libanaises, selon le palais.

D'après le gouverneur de Beyrouth, cité par l'AFP, 300 000 personnes sont désormais sans domicile et les dommages sont estimés à plus de trois milliards de dollars. 

«J'ai fait un tour dans Beyrouth, les dommages peuvent s'élever à entre trois et cinq milliards de dollars», a assuré Marwan Abboud auprès de l'AFP, précisant toutefois qu'il attendait une évaluation des experts et des ingénieurs. «Près de la moitié de Beyrouth est détruite ou endommagée», a-t-il estimé, avec 250 000 à 300 000 personnes se retrouvant sans domicile.

Selon des propos rapportés par le quotidien l'Orient le jour, Badri Daher, directeur des douanes, aurait mis en cause la direction du port. «[Il] a assuré aux médias, mercredi matin, qu'il y avait effectivement un entrepôt de feux d'artifice à côté de l’entrepôt de nitrate d’ammonium qui a explosé [...] Il a fait assumer la responsabilité du drame à la direction du port», a expliqué le quotidien francophone.

De nombreux pays parmi lesquels la Russie, la France, les Etats-Unis, l'Iran ou encore la Turquie ont proposé leur aide au Liban.

«Quand le Liban saigne, la France souffre avec lui», a réagi ce 5 août l'ex-président François Hollande après la double explosion qui a frappé Beyrouth la veille, appelant à une «solidarité internationale à la mesure des pertes humaines et des destructions».

«La catastrophe qui frappe Beyrouth est une tragédie pour le peuple libanais déjà éprouvé par tant de drames», écrit-il dans un communiqué cité par l'AFP.

«La catastrophe qui frappe Beyrouth est une tragédie pour le peuple libanais. La solidarité internationale doit être à la mesure des pertes humaines et des destructions. La France doit être en première ligne tant les liens qui nous unissent sont nombreux et forts», a écrit l'ancien chef de l'Etat dans un tweet publié le même jour.

Avec RT France, suivez les événements au Liban en direct du port de Beyrouth.

Dans une publication rédigée le 4 août sur son compte Twitter en arabe, le président de la Turquie a exprimé ses condoléances aux proches des victimes de l'explosion du port de Beyrouth. «Je demande à Dieu tout-puissant de leur inspirer patience et réconfort, et j'espère un prompt rétablissement pour les blessés. En Turquie, nous serons toujours aux côtés du Liban et de nos frères libanais», a poursuivi Recep Tayyip Erdogan.

«Prêt à aider nos frères et sœurs libanais de toutes les manières», a également déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, 
Mevlut Cavusoglu.

Les deux gigantesques explosions au port de Beyrouth qui ont dévasté des quartiers entiers de la capitale libanaise ont fait au moins 100 morts et plus de 4 000 blessés, selon la Croix Rouge libanaise.

«Jusqu'ici, plus de 4 000 personnes ont été blessées et plus de 100 ont été tuées. Nos équipes poursuivent leurs recherches et opérations de secours dans les zones environnantes», a ajouté l'organisation dans un communiqué.

Le Royaume-Uni s'est dit prêt, dès le 4 août soir, à aider le Liban après les explosions qui ont frappé sa capitale.

«Les images et vidéos de Beyrouth ce soir sont choquantes», a tweeté le Premier ministre Boris Johnson, adressant toutes ses «pensées et prières» aux victimes. «Le Royaume-Uni est prêt à apporter son soutien de toutes les manières possibles, y compris aux ressortissants britanniques touchés», a-t-il ajouté.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a quant à lui assuré la «solidarité» du Royaume-Uni à l'égard du peuple libanais, ajoutant que le pays était «prêt à offrir son aide et son soutien, y compris aux ressortissants britanniques concernés».

Un «petit nombre» de membres du personnel de l'ambassade britannique à Beyrouth ont été blessés et reçoivent le cas échéant des soins médicaux, mais leurs jours ne sont pas en danger, selon un porte-parole du ministère cité par l'AFP.

Le président américain Donald Trump a commenté, le 4 août, les explosions meurtrières à Beyrouth lors de sa conférence de presse quotidienne sur le Covid-19. «J'ai rencontré nos généraux et il semble que que ce n'était pas un accident industriel. Il semble, selon eux, que c'était un attentat, c'était une bombe», a-t-il déclaré aux journalistes, estimant que les explosions ressemblaient à «un terrible attentat».

Environ 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium étaient stockées dans l'entrepôt du port de Beyrouth qui a explosé le 4 août, provoquant des morts et des dégâts sans précédent dans la capitale libanaise, selon le Premier ministre Hassan Diab.

«Il est inadmissible qu'une cargaison de nitrate d'ammonium, estimée à 2 750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution», a-t-il déclaré devant le Conseil supérieur de défense qui a tenu une réunion d'urgence. «C'est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire sur cette question», a-t-il ajouté selon des propos rapportés par un porte-parole en conférence de presse.

L'aide promise par la France au Liban après la double explosion à Beyrouth sera acheminée dès ce 5 août par deux avions militaires avec à leur bord personnels de la sécurité civile, plusieurs tonnes de matériel et un poste sanitaire mobile, a fait savoir l'Elysée. Ces avions doivent décoller de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle en milieu de journée pour une arrivée en fin d'après-midi. Ils transporteront «un détachement de la sécurité civile (55 personnes, 15 tonnes de matériels) et un poste sanitaire mobile incluant 6 tonnes de matériel et permettant la prise en charge de 500 blessés», a-t-on expliqué l'Elysée.

Emmanuel Macron avait fait savoir dans la nuit du 4 au 5 août que la France apporterait de l'aide au Liban : «Nous déployons au Liban un détachement de la sécurité civile et plusieurs tonnes de matériel sanitaire. Des urgentistes vont également rejoindre Beyrouth au plus vite pour renforcer les hôpitaux. La France est déjà engagée», avait écrit sur Twitter le président de la République française.

Le Conseil supérieur de défense du Liban, qui réunit notamment le président, le Premier ministre et la ministre de la Défense, «recommande» au gouvernement de décréter l'Etat d'urgence, selon l'agence nationale d'informations ANI. «Une catastrophe majeure s'est abattue sur le Liban», a déploré le président Michel Aoun à l'ouverture de la réunion.

«Je tiens à présenter mes plus sincères condoléances à tous ceux qui ont été touchés par l'explosion massive du port de Beyrouth le 4 août. Nous suivons [la situation] et sommes prêts à aider le peuple libanais à se remettre de cette horrible tragédie», a déclaré le Secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo dans un tweet. 

Des soldats de la mission de l'ONU au Liban (Finul), dont le navire était amarré dans le port de Beyrouth, ont été grièvement blessés dans les énormes explosions qui ont secoué la capitale libanaise, a annoncé le 4 août la Finul.

Les marins blessés, «dont certains grièvement», ont été évacués vers «les hôpitaux les plus proches». Aucune indication n'a été fournie sur l'identité et la nationalité de ces victimes.

«Nous sommes avec le peuple et le gouvernement libanais [...] et prêts à fournir une assistance», a ajouté la Finul, force multinationale de maintien de la paix présente au Liban depuis 1978.

Mardi 4 août

Un dernier bilan rapporté par l'AFP fait état désormais de 73 morts et 3 700 blessés dans les explosions. 

Des images filmées aux alentours de l'hôpital Geitaoui de Beyrouth témoignent de l'ampleur de la catastrophe survenue dans le port de la capitale libanaise. «Les hôpitaux de la capitale sont tous pleins de blessés», a déclaré le ministre de la Santé, Hamad Hassan dans la soirée.

Israël a proposé une aide humanitaire au Liban, pays voisin avec lequel il est techniquement en état de guerre, après des explosions meurtrières à Beyrouth dont il a nié toute responsabilité. 

«Israël s'est tourné vers le Liban par l'intermédiaire de contacts sécuritaires et politiques internationaux pour offrir une aide humanitaire et médicale au gouvernement libanais», ont annoncé dans un communiqué les ministères israéliens des Affaires étrangères et de la Défense.

50 morts et 2 750 blessés sont à déplorer dans les explosions du port, selon un nouveau bilan donné à l'AFP par un responsable du ministère de la Santé.

Ce bilan est toutefois provisoire, selon le porte-parole du ministère, Reda Moussaoui. Plus tôt, le ministre de la Santé Hamad Hassan avait assuré que les hôpitaux de la capitale étaient saturés par l'afflux des blessés.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a exprimé le soutien de son pays au peuple «résilient» du Liban.

«Nos pensées et prières sont avec le grand et résilient peuple du Liban», a-t-il partagé. Et d'ajouter : «Comme toujours, l'Iran est tout à fait disponible pour fournir de l'assistance par tous les moyens nécessaires», appelant le Liban à «rester fort».

«Je lance un appel urgent à tous les pays amis et les pays frères qui aiment le Liban à se tenir à ses côtés et à nous aider à panser nos plaies profondes», a déclaré le Premier ministre libanais Hassan Diab après les explosions meurtrières qui ont secoué Beyrouth.

Le Premier ministre libanais, Hassan Diab, a déploré une «catastrophe» après les explosions meurtrières qui ont secoué le port de Beyrouth, assurant que les responsables devront «rendre des comptes».

«Ce qui s'est passé aujourd'hui ne passera pas sans que des comptes soient rendus. Les responsables de cette catastrophe devront payer le prix», a martelé le chef du gouvernement lors d'une allocution télévisée.

Des images prises à l'aide d'un téléphone portable montrent une imposante colonne de fumée après les deux explosions survenues dans le port de la capitale libanaise.

Il y aurait pour l'heure 27 morts et 2 500 blessés à la suite des explosions, selon une estimation préliminaire annoncée par le ministre libanais de la Santé, Hamad Hassan, cité par l'AFP. 

C'est une catastrophe dans tous les sens du terme

«C'est une catastrophe dans tous les sens du terme», a-t-il déploré, interrogé par plusieurs télévisions alors qu'il visitait un hôpital de la capitale. «Les hôpitaux de la capitale sont tous pleins de blessés», a-t-il souligné, appelant à transporter les autres blessés vers des établissements de la banlieue.

Emmanuel Macron a exprimé sa «solidarité fraternelle avec les Libanais» après les explosions qui ont ravagé le port de Beyrouth. 

«La France se tient aux côtés du Liban. Toujours. Des secours et moyens français sont en cours d’acheminement sur place», a-t-il promis. 

Un navire arrimé face au port de Beyrouth est en flammes, après les violentes explosions qui ont ravagé le secteur le 4 août, a constaté une correspondante de l'AFP, sans qu'il ne soit possible de déterminer s'il y avait à son bord des passagers. Dans le port, un officier a demandé aux journalistes de s'éloigner du secteur, craignant une explosion du navire à cause du réservoir de carburant.

Les images publiées par l'agence RUPTLY témoignent de la violence des explosions qui ont secoué Beyrouth et des destructions qu'elles ont engendrées. 

«La France se tient et se tiendra toujours aux côtés du Liban et des Libanais. Elle est disposée à apporter son assistance en fonction des besoins qu’exprimeront les autorités libanaises», a déclaré sur Twitter le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

Le secrétaire général du parti les Phalanges libanaises Nizar Najarian a été tué par l'explosion de Beyrouth, selon l'Agence nationale de l'information qui dépend du ministère de l'Information la République libanaise.

«[Le parti] Kataeb pleure Nizar Najarian décédé à la suite d'une blessure provoquée par l'explosion du port de Beyrouth», a posté sur Twitter le chef de file du parti, Samy Gemayel. 

Le chef de la Sûreté générale du Liban, Abbas Ibrahim, a déclaré que l'explosion avait eu lieu dans une zone du port dans laquelle des matières explosives étaient entreposées «depuis des années». 

Il semble qu'il y ait un entrepôt contenant des matières confisquées depuis des années, et il semblerait qu'il s'agissait de matières très explosives

«Il semble qu'il y ait un entrepôt contenant des matières confisquées depuis des années, et il semblerait qu'il s'agissait de matières très explosives», a indiqué Abbas Ibrahim, interrogé par des télévisions en se déplaçant dans le secteur.

«Les services concernés mènent l'enquête, ils diront quelle est la nature de l'incident», a-t-il ajouté.

Le président libanais, Michel Aoun, a convoqué une «réunion urgente» du Conseil supérieur de la défense, ont annoncé ses services.

Un porte-parole de la diplomatie américaine a déclaré que les Etats-Unis suivaient de près la situation au Liban et étaient prêts à offrir «toute assistance possible» au pays, rapporte Reuters.

Le porte-parole a par ailleurs précisé que les Etats-Unis n'avaient pas d'information supplémentaire sur la cause de l'explosion et travaillaient avec les autorités locales pour déterminer si des citoyens américains ont été touchés par l'explosion.  

«Israël n'a rien à voir avec l'incident», a déclaré un responsable israélien sous couvert d'anonymat à Reuters. Le ministre des Affaires étrangères de l'Etat hébreu Gabi Ashkenazi a quant à lui déclaré sur la chaîne de télévision israélienne N12 que l'explosion était probablement due à un incendie accidentel. 

«Je n'étais pas très loin de l'explosion. On a entendu une petite déflagration [...] suivie quelques secondes après par une très forte explosion. Où j'étais, toutes les vitres ont volé en éclats, les sirènes [se sont déclenchées], panique totale dans les rues», a fait savoir le président du rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais, Fouad Zmokhol.

Le chef de la Croix-Rouge du Liban, cité par Reuters, rapporte que des centaines de blessés ont été hospitalisés, et que de nombreuses personnes restent coincées dans les décombres.

Le Liban décrète un jour de deuil national le 5 août. Au moins dix personnes ont été tuées, annonce Reuters d'après des sources locales. 

«Les dégâts sont apocalyptiques», a déclaré sur RT France le co-rédacteur en chef de L'Orient-Le Jour Michel Touma sur RT France. 

Ali Mourad, professeur de droit et activiste politique, a livré son témoignage à RT France depuis Beyrouth. 

«Vu ce qu'il se passe, je pense que nous allons avoir un bilan très élevé», a-t-il estimé. 

«Ça va être encore une catastrophe, le Liban vit des moments très difficiles», a-t-il déclaré par ailleurs.