Alors que la capitale libanaise a été touchée par des explosions mortelles – au moins 137 morts et plus de 5000 blessés – le président français s'est rendu sur place ce 6 août. Après avoir rencontré le président Libanais, Michel Aoun, dans le salon d'honneur de l'aéroport de Beyrouth, Emmanuel Macron a entrepris une discussion informelle avec des habitants du quartier chrétien de Gemmayzé.
Je vais leur proposer un nouveau pacte politique cet après-midi [ ...] Et s'ils ne savent pas le tenir, je prendrai mes responsabilités avec vous
Alors que ceux-ci lui faisait savoir qu'il était leur «seul espoir» et l'intimaient de ne «pas donner l'argent au gouvernement»: le chef d'Etat français a répondu : «Non, je veux que ça aille à vous, avec les ONG, sous la supervision des Nations Unies. Mais il faut aussi qu'on change le système politique. Et donc je vais leur parler cet après-midi.»
Au cours de cette visite remarquée, Emmanuel Macron – qui avait annoncé le déploiement de secours humains et matériel au Liban – a également assuré qu'il allait proposer un «nouveau pacte» politique aux responsables du Liban, où la colère populaire gronde contre les autorités après le drame meurtrier du port. «Je suis là aujourd'hui, je vais leur proposer un nouveau pacte politique cet après-midi. Et je reviendrai pour le 1er septembre, et s'ils ne savent pas le tenir, je prendrai mes responsabilités avec vous», a-t-il en effet rétorqué aux Beyrouthins qui l'entouraient.
Une sortie que n'a pas manqué de relever le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon. «D'où vient à Macron ce sentiment de toute puissance ? Quel est ce ton ? De quoi menace-t-il ? Dans quelle aventure mène-t-il la France ? La Libye de Sarkozy n'a pas suffi ?», s'est-il en effet interrogé sur Twitter. Des Libanais massés pendant la tournée du président français ont par ailleurs conspué le chef de l'Etat Michel Aoun, demandant l'aide de la France pour évincer les dirigeants au pouvoir. A son arrivée à Beyrouth, Emmanuel Macron avait annoncé vouloir «organiser» la coopération internationale pour aider le Liban. En même temps, il a rappelé «l'exigence» française de «réformes indispensables dans certains secteurs», dont la lutte anti-corruption.