Les Etats-Unis exécutent un prisonnier fédéral pour la première fois depuis 17 ans

- Avec AFP

Les Etats-Unis exécutent un prisonnier fédéral pour la première fois depuis 17 ans© SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Panneau à l'entrée du pénitencier de Terre Haute dans l'Indiana, où Daniel Lee a été exécuté.
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Le prisonnier fédéral Daniel Lee, âgé de 47 ans, condamné à mort en 1999 pour un triple meurtre, a été exécuté à Terre Haute (Indiana). L’exécution de cet ancien suprémaciste blanc est la première au niveau fédéral depuis 17 ans.

Un ancien suprémaciste blanc condamné à mort pour un triple meurtre a été exécuté mardi. Il est le premier de quatre prisonniers fédéraux à se voir appliquer cette sentence, relancée après 17 ans d'interruption, par le gouvernement de Donald Trump qui réclame un usage renforcé de la peine capitale aux Etats-Unis.

Daniel Lee, est décédé à 08h07 (12h07 GMT) d'une injection létale à la prison de Terre Haute, dans l'Indiana, a annoncé le ministère de la Justice. 

Vous tuez un homme innocent

«Vous tuez un homme innocent», a déclaré le condamné avant de mourir, selon un journaliste à l'hebdomadaire Indianapolis Star qui a assisté à l'exécution. Son avocate, Ruth Friedman, a dénoncé dans un communiqué une sentence menée «à la hâte, au milieu de la nuit, alors que le pays était endormi». Elle a, en outre, souligné que le condamné avait patienté quatre heures, sanglé sur son lit de mort, attendant le résultat d'un ultime recours.

Amnesty International se déclare «horrifiée» 

La section américaine d'Amnesty International s'est dite «horrifiée» par cette exécution «qui va à l'encontre d'une tendance mondiale à l'abandon de la peine de mort». Le ministre de la Justice Bill Barr, a au contraire, affirmé que «justice [avait] été rendue aujourd'hui en appliquant la sentence pour les crimes horribles» de Daniel Lee.

En Amérique, le débat sur l'application de la peine de mort, rétablie en 1988 au niveau fédéral, reste vif avec un soutien érodé dans la population mais qui reste fort chez les électeurs républicains. 

Trois autres condamnés doivent être exécutés 

Le prochain condamné à mort, Wesley Purkey, 68 ans, doit être exécuté le 15 juillet à 16h00 locales (20h00 GMT), toujours à Terre Haute. Il a été reconnu coupable en 2003 d'avoir violé et tué une jeune fille de 16 ans. Mais son avocate a demandé à la justice de suspendre la sentence, affirmant qu'il souffre de la maladie d'Alzheimer et de troubles mentaux.

Deux autres exécutions sont prévues dans le cadre fédéral, le 17 juillet et le 28 août.

Aux Etats-Unis, la plupart des crimes sont jugés au niveau des Etats et certains, surtout dans le Sud, continuent d'appliquer la peine capitale. Sept personnes ont ainsi été exécutées par des juridictions locales en 2020. Mais la justice fédérale peut se saisir des actes les plus graves (attentats, crimes racistes...) ou commis sur des bases militaires, entre plusieurs Etats ou dans des réserves amérindiennes.

Depuis 1988, seules trois personnes ont été exécutées pour un crime fédéral dont le terroriste Timothy McVeigh, responsable de l'attentat d'Oklahoma City (168 morts en 1995) en 2001.

Donald Trump, en campagne pour sa réélection, est un fervent partisan de la peine capitale, notamment pour les tueurs de policiers ou les trafiquants de drogue. Bill Barr avait annoncé, l'année dernière, la reprise des exécutions fédérales.

Daniel Lee, 47 ans, avait été reconnu coupable en 1999 du meurtre d'un couple et de leur fillette de 8 ans dans l'Arkansas trois ans plus tôt, lors d'un cambriolage destiné à financer un groupe suprémaciste.

Il devait être exécuté la veille, mais des recours judiciaires de dernière minute ont retardé la procédure. Les condamnés affirmaient que le protocole d'exécution – une dose létale de pentobarbital – leur ferait subir une souffrance «irréparable» en violation de la Constitution, un argument souvent utilisé par les opposants à la peine capitale.

La Cour suprême a validé l'exécution 

Dans la nuit, la Cour suprême a donné le feu vert aux autorités fédérales pour cette exécution, la première depuis 2003.

La Cour a estimé que les quatre hommes, condamnés à la peine de mort pour des meurtres d'enfants, n'avaient «pas fait le nécessaire pour justifier l'intervention en dernière minute d'un tribunal fédéral», et que les exécutions pouvaient donc «avoir lieu comme prévu».

La haute cour américaine a également rejeté le recours de la mère de deux victimes, Earlene Peterson, qui demandait le report de l'exécution de Daniel Lee en raison de la pandémie de coronavirus. Agée de 81 ans, elle refusait de choisir entre son droit d'assister aux derniers moments du condamné, et la protection de sa santé, alors qu'un cas de Covid-19 a été rendu public dimanche à Terre Haute.

Selon le journaliste présent à la prison mardi matin, une vingtaine de témoins ont assisté à l'exécution. De leur côté, un millier de responsables religieux, catholiques et évangéliques, ont appelé le président à se «concentrer sur la protection de la vie et non sur les exécutions» en ces temps de Covid-19. 

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