La Palais de l'Elysée avait annoncé mercredi que les présidents français et russe «ont souhaité ce temps d’échange approfondi pour faire le point sur les équilibres stratégiques à l’épreuve de la pandémie» et «aborder les principales crises à l’ordre du jour du Conseil de sécurité [de l’ONU]». Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, avait également confirmé le projet de cette rencontre à distance : «une visioconférence de Poutine et du président français est prévue vendredi, ils s'entretiendront en face à face» a-t-il déclaré.
Les questions «de l'Ukraine, de la Libye, de l’Iran et de la Syrie» seront abordées lors de cet échange, ainsi que «les coopérations dans le domaine de la santé et de l'environnement», a indiqué l'Elysée. Le Kremlin a affirmé également que les chefs d'Etats pourront aborder d'autres sujets jugés nécessaires lors de la discussion.
Selon le Palais de l'Elysée, le président Macron considère «qu'il y a une nécessité de traiter l'ensemble des sujets difficiles» avec la Russie. Il espère notamment d'aborder avec Vladimir Poutine les questions liées à la coopération, au renforcement de la stabilité européenne, à la résolution des crises internationales et à la cybersécurité.
Si leur dernier échange téléphonique remonte au 17 avril dernier, lorsque les deux présidents en pleine pandémie du coronavirus ont discuté de de la situation sanitaire dans le monde, cette visioconférence intervient près d'un an après l'accueil par Emmanuel Macron de Vladimir Poutine au fort de Brégançon, la résidence de vacances du président français dans le sud, le 19 août 2019, peu avant le sommet du G7 de Biarritz. Il avait alors affirmé son désir de voir la Russie «ré-arrimée à l'Europe», qui va «de Lisbonne à Vladivostok».
Plus tard, les deux chefs d'Etats s'étaient rencontrés lors des obsèques de l'ancien président Jacques Chirac le 30 septembre 2019, puis le 10 décembre 2019 dans le cadre du sommet quadripartite au Format Normandie en présence des leaders ukrainien et allemand.
Emmanuel Macron avait fait part de son intention d'assister au défilé prévu sur la place Rouge le 9 mai dernier, à l'occasion des 75 ans de la Victoire des Alliés contre Hitler. Mais cette célébration a été annulée en raison du coronavirus et s'est finalement tenue le mercredi 24 juin sans la présence de dirigeants occidentaux.
Par ailleurs, précédemment la France avait exprimé son souhait d'organiser en 2020 une cérémonie officielle aux Invalides à Paris incluant la participation des présidents russe et français à l'occasion du rapatriement et la réinhumation d'un lieutenant de Napoléon Bonaparte, le général Charles Etienne Gudin, dont les restes furent retrouvés en Russie en juillet 2019 sur les lieux même où il périt lors d'une bataille au voisinage de Smolensk, en 1812.