«La vie des Noirs compte» : le Parlement européen condamne le racisme et le «suprémacisme blanc»
- Avec AFP
Le Parlement européen a repris à son compte les revendications des manifestations américaines en réaction à la mort de George Floyd aux Etats-Unis. Il fustige le racisme, l'esclavage ou l'attitude de Donald Trump jugée incendiaire.
«La vie des Noirs compte», proclame le Parlement européen dans une résolution adoptée le 19 juin, reprenant à son compte le mot d'ordre «Black Lives Matter» du mouvement mondial parti des Etats-Unis contre le racisme et les violences policières. Les élus européens déclarent également dans cette résolution, adoptée par 493 voix pour, 104 contre et 67 abstentions, que la traite des esclaves est «un crime contre l'humanité».
C'est une réponse directe aux manifestations qui se multiplient depuis le décès de George Floyd, mort asphyxié lors de son interpellation par la police à Minneapolis (Minnesota), aux Etats-Unis mais aussi en Europe et partout dans le monde. Dans son texte, le Parlement «condamne vivement la mort effroyable de George Floyd aux Etats-Unis, ainsi que les meurtres similaires ailleurs dans le monde».
La «rhétorique incendiaire» de Trump
Il affiche également son soutien aux récentes manifestations contre le racisme et la discrimination et condamne le «suprémacisme blanc sous toutes ses formes». Les eurodéputés réprouvent les interventions de la police contre «des manifestants et des journalistes américains pacifiques», ainsi que la «rhétorique incendiaire» du président américain Donald Trump.
Le recours excessif à la force contre la foule est contraire au principe de proportionnalité
«Le recours excessif à la force contre la foule est contraire au principe de proportionnalité», écrivent-t-ils. La résolution souligne par ailleurs que les discours racistes et xénophobes ne relèvent pas de la liberté d'expression. Lors du débat le 17 juin en plénière, une eurodéputée allemande d'origine africaine, Pierrette Herzberger-Fofana (écologiste), avait affirmé avoir été victime la veille de violences policières à Bruxelles alors qu'elle photographiait une intervention qu'elle jugeait abusive – une version contestée par la police belge.
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a lui aussi adopté, le 19 juin à l'unanimité, une résolution condamnant le racisme systémique et les violences policières, mais après le retrait d'une mention ciblant spécifiquement les Etats-Unis.