Covid-19 : l'Algérie, pays le plus touché du Maghreb, entame son déconfinement
- Avec AFP
L'Algérie a autorisé la réouverture de commerces comme la restauration à emporter et la vente de biens culturels ainsi que la reprise du travail pour les entreprises du BTP dans le cadre d'un déconfinement progressif. Prochaine étape le 14 juin.
Une partie des commerces a commencé à rouvrir le 7 juin en Algérie dans le cadre de l'assouplissement des mesures prises pour lutter contre le nouveau coronavirus, le confinement partiel restant en vigueur dans la majeure partie du pays jusqu'au 13 juin.
La «feuille de route» du gouvernement dévoilée le 4 juin prévoit une opération de déconfinement «progressive, flexible et adaptée à la situation épidémiologique» avec une reprise d'une partie des activités commerciales. Sont notamment autorisés à ouvrir dès dimanche les agences de voyage, les agences immobilières, les entreprises du secteur du BTP, les coiffeurs pour hommes (pas pour femmes), les artisans, la restauration (uniquement la vente à emporter), les galeries d'art, les boutiques d'articles sportifs, de jeux et de jouets ainsi que les marchés aux bestiaux. Tous les commerçants sont tenus de respecter de strictes mesures de prévention.
Un déconfinement timide
«Une fois que le gouvernement a donné des consignes d'ouverture, nous avons été contactés par les responsables du magasin pour venir travailler. Nous sommes arrivés à 08h00 pour ouvrir à 11h00. Ça nous a permis de préparer à l'entrée le gel hydroalcoolique, et on a décidé de réduire l'accès à une seule entrée et sortie du magasin», raconte Mohamed, jeune vendeur dans une boutique de décoration et d'aménagement intérieur.
Les gens ont peur
Selon un photographe de l'AFP, le début du déconfinement a été très timide à Alger, le nombre de commerces autorisés à rouvrir dans la capitale étant limité.
«C'est le premier jour du déconfinement, les gens ont encore peur, on a l'impression qu'ils sont encore confinés», a confié à l'AFP Samir, qui tient le magasin «Paradis des enfants».
Seconde phase à partir du 14 juin
La seconde phase du plan de déconfinement, qui doit débuter le 14 juin, concernera d'autres activités comme les déplacements en taxi ainsi que la restauration. Fin mai, le gouvernement a reconduit le confinement partiel à domicile jusqu'au 13 juin dans 44 des 48 wilayas (préfectures) d'Algérie et l'a totalement levé dans les quatre autres préfectures, dont trois dans l'extrême sud désertique du pays.
Les mesures de confinement se traduisent par un couvre-feu de 17h00 à 07h00 (de 16h00 à 06h00 GMT) dans les 16 wilayas les plus touchées, dont Alger et Oran, et de 19h00 à 07h00 dans les autres. La fermeture des établissements scolaires et universitaires, des stades, des mosquées et des salles des fêtes reste en vigueur.
Jusqu'à deux ans de prison et 200 000 dinars d'amende
Depuis le 19 mars, les autorités algériennes ont interdit les regroupements et suspendu tous les moyens de transport en commun publics et privés à l'intérieur des villes et entre les provinces, ainsi que le trafic ferroviaire. Le port du masque sanitaire est obligatoire depuis le 24 mai et les contrevenants sont condamnés à de lourdes amendes. Les sanctions peuvent être sévères, tant l’arsenal législatif algérien a été complété par de nouvelles mesures tout au long de cette crise. La violation des règles peut désormais conduire à un emprisonnement de six mois à deux ans, assorti d’une amende de 60 000 à 200 000 dinars (de 410 à 1370 euros).
Selon le dernier bilan du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie, publié dimanche, 10 265 cas de contamination ont été officiellement recensés en Algérie, dont 715 décès, depuis l'enregistrement du premier cas le 25 février. Le Comité scientifique a fait état de 6 799 patients guéris. L'Algérie est le plus touché des pays d'Afrique du Nord par la pandémie.