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G7 : la France considère que la situation de la Russie n’a pas «changé» depuis son exclusion en 2014

Alors que Donald Trump affiche sa volonté de voir la Russie réintégrer le G7, une source élyséenne assure que cette éventualité n'est pas à l'ordre du jour. Elle confirme cependant que la France souhaite «trouver les moyens du dialogue» avec Moscou.

La France a réagi, le 3 juin, à la volonté américaine de vouloir réintégrer la Russie dans les discussions du G7, dont le prochain sommet aura lieu cette année aux Etats-Unis. «La Russie a été exclue du G7 pour des raisons précises et aujourd'hui nous ne voyons pas que cette situation ait changé mais – et c'est l'avis du président et d'autres partenaires internationaux – il faut trouver les moyens du dialogue avec la Russie», a souligné une source élyséenne auprès de l’agence Reuters.

Cette même source a assuré qu’un compromis entre les membres du groupe sur un retour de la Russie n’était pas d’actualité : «Il y a toutes sortes de manières de dialoguer, je ne sais pas ce que veut dire le retour de la Russie au G7 ou au G8, en tout cas il faut le consensus au sein du groupe et on sait qu'il n'y a pas de consensus sur ce sujet-là.»

De plus, la France semble s'interroger sur les réelles motivations de Moscou. «Avant de parler du retour de la Russie au G7, il faudrait par ailleurs s'assurer des intentions russes, je n'ai pas le sentiment que les Russes soient très pressés ou très demandeurs d'un retour au G7 [...] on a souvent entendu les Russes dire que le G7 était dépassé et qu'aujourd'hui c'était le G20», a fait valoir le membre du palais.

Lors du dernier sommet du G7, à Biarritz, fin août, Emmanuel Macron avait considéré comme «une erreur stratégique» et une forme d’«impunité» le retour de la Russie à la table des négociations sans contrepartie, jugeant la résolution du conflit en Ukraine comme un prérequis.

Moscou évoque un entretien «constructif» et «substantiel» entre Poutine et Trump

Mais depuis, les Etats-Unis, qui assurent cette année la présidence tournante du G7, ont semblé vouloir repartir sur de nouvelles bases avec la Russie. Vladimir Poutine et Donald Trump avaient échangé par téléphone le 1er juin dans une discussion portant notamment sur la proposition du dirigeant américain d'élargir le format du G7, d'après un communiqué du Kremlin. Celui-ci a salué un entretien «constructif» et «substantiel».

Lors de cet appel qui a eu lieu «à l'initiative américaine», selon le communiqué, le président américain a «informé» son homologue de son intention d'inviter la Russie et d'autres pays à la prochaine réunion du G7, reportée à une date ultérieure en raison de la pandémie de coronavirus. Donald Trump estime en effet que ce format à sept Etats (Royaume-Uni, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon et Etats-Unis) est dépassé et ne représente pas «correctement ce qui se passe dans le monde».

La Russie, qui participait jusqu'en 2014 au G8, en a été exclue après le rattachement de la Crimée à son territoire à l'issue d'un référendum, dénoncé comme «illégal» par les Occidentaux. Le locataire de la Maison Blanche avait répété à plusieurs reprises être partisan d'une réintégration de la Russie. Outre ce pays, Donald Trump a déclaré à des journalistes le 30 mai qu'il aimerait voir la Corée du Sud, l'Australie et l'Inde se joindre à un sommet élargi à l'automne.