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Boris Johnson de retour aux affaires : pas de déconfinement à l'ordre du jour au Royaume-Uni

Au début de l'épidémie de Covid-19, Boris Johnson se refusait, à rebours de nombreux dirigeants européens, à confiner sa population. Aujourd'hui, le pays, durement touché, est réticent à évoquer le déconfinement, contrairement aux autres pays.

Près de deux semaines après avoir été hospitalisé en soins intensifs à la suite d'une contamination au Covid-19, le Premier ministre britannique Boris Johnson délivrait ce lundi 27 avril une allocution sur le perron du 10 Downing Street. Alors qu'en France, le déconfinement est annoncé pour le 11 mai, Boris Johnson se refuse lui, pour l'heure, à évoquer un plan de déconfinement qu'il estime prématuré.

«Nous ne pouvons tout simplement pas préciser aujourd'hui si nous sortirons rapidement ou lentement du confinement, ni même quand ce changement aura lieu», a expliqué le Premier ministre. Il a néanmoins assuré que le gouvernement donnerait «davantage de précisions» quant à l'avenir du confinement «dans les prochains jours».

Avant de définir une date pour un éventuel déconfinement, Boris Johnson assure vouloir s'entretenir avec les autres représentants des partis présents au Parlement.

Evoquant un «risque maximum» persistant, Le Premier ministre a souligné la nécessité pour une population dont il dit comprendre l'«impatience», de s'en tenir au confinement, en place au moins jusqu'au 7 mai, au risque de connaître une deuxième vague épidémique.

«Nous devons tenir compte du risque de deuxième vague, du risque de perdre le contrôle de ce virus et de laisser le taux moyen de contamination par personne repasser au-dessus de 1, parce que cela déclencherait non seulement une nouvelle vague de décès et de malades, mais aussi un désastre économique», a expliqué le locataire du 10 Downing Street.

«Nous commençons maintenant à inverser la tendance», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Si ce virus était un assaillant, un agresseur inattendu et invisible, et je peux vous dire de ma propre expérience que c'en est un, ce serait le moment où nous avons commencé à le maîtriser au sol. [...] mais c'est aussi un moment de risque maximum.»

Changement de paradigme

La réticence du Royaume-Uni à évoquer, pour l'heure, un plan de déconfinement, alors que les pays européens annoncent en chaîne des mesures imminentes allant dans ce sens, constitue un total changement de paradigme. Et pour cause, le Premier ministre britannique s'était montré, au départ, particulièrement réticent à prendre des mesures contraignantes de confinement pour lutter contre le coronavirus. Le 16 mars, alors que le pays comptait plus d'un millier de cas confirmés et 55 morts, Boris Johnson défendait encore sa stratégie, consistant à donner des conseils à la population sans pour autant l'y contraindre. «Nous sommes une démocratie mature, une société d’adultes, les gens comprennent la nature de nos mesures», expliquait-il lors d'une interview.

Un bilan encore plus lourd qu'il n'y paraît

Mais la réalité de l'épidémie de Covid-19 a semble-t-il fait changer la donne. Le Royaume-Uni est en effet l'un des pays les plus touchés par la crise. Le chiffre de 20 732 décès annoncés en date du 27 avril ne comprend ainsi que les morts survenues dans les seuls hôpitaux, contrairement aux chiffres annoncés par exemple en France, où les décès dans les EHPAD et les établissements médico-sociaux ont été ajoutés dans les décomptes officiels. 

Dans les prochaines semaines, le bilan pourrait donc s'avérer encore bien plus lourd pour le Royaume-Uni.